Le surf : un loisir très prisé à Pointe-Noire

Lundi 8 Juillet 2013 - 13:15

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La Côte sauvage, l’Ambassade ou la Numbi sont de très bons spots pour le surf à Pointe-Noire

« On avait l’habitude de se donner rendez-vous entre amis à la pierre en forme de pyramide devant la Côte sauvage. Nous étions en 1974 quand j’ai pris ma première planche, juste un peu plus grande que celles que nous avons maintenant. C’est là que j’ai commencé à surfer. Quand j’ai eu 19 ans, je suis allé sur les plages d’Australie et d’Indonésie où le surf est omniprésent. »

Tels sont les souvenirs de Patrick Bikoumou, un des premiers surfeurs de Pointe-Noire. Et c’est lui qui aujourd’hui continue à perpétuer et à promouvoir le surf, sport encore peu populaire parmi les Congolais. Pendant presque toute l’année, il entraîne de nouveaux surfeurs, toujours avec une consigne claire : « Il faut respecter la mer. Elle est belle, mais tout à coup elle peut devenir très dangereuse, il ne faut jamais l’oublier. » C’est peut-être pour cela que les plages de la ville voient passer beaucoup de Congolais, mais que très peu d’entre eux se jettent à l’eau !

En fait à Pointe-Noire le surfeur est plutôt un expatrié, pour deux bonnes raisons. La première est le prix de la planche qui, même d’occasion, oscille entre cinquante et cent mille FCFA. La seconde est la peur du Congolais de mourir noyé. À Pointe-Noire, les quelques Congolais qui pratiquent ce sport sont ceux qui se sont rapprochés de Patrick avec l’envie et la curiosité d’essayer quelque chose de nouveau. Les seules conditions que Patrick impose à ses élèves sont de savoir nager et d’être assez sérieux pour apprendre à surfer sur une planche.

Pour les surfeurs, aller en mer est quelque chose de cathartique. C’est une communion avec la nature, une sensation de liberté. Ils attendent, impatients, les vagues irrégulières qui arrivent d’Afrique du Sud et de Namibie via l’Angola. La Côte sauvage, l’Ambassade ou la Numbi sont de très bons endroits à Pointe-Noire pour expérimenter la capture de l’énergie des vagues, pour reprendre le jargon des surfeurs. Ils glissent sur l’eau, harmonisent les mouvements de leurs corps et exécutent de nombreux passages sur la houle. Tous cherchent une belle vague capable de les transporter ailleurs.

Patrick a l’intention de créer un jour une fédération congolaise de surf. Cela aiderait sans doute à vulgariser ce sport. Mais entre-temps il faut organiser des compétitions pour que les gens apprennent à le connaître. En ce moment, le seul rendez-vous de ce type au Congo est celui qu’il organise avec ses enfants et qui réunit environ une quarantaine de personnes. Le prochain rendez-vous est prévu en mars 2014. À partir du mois de mars, la mer n’est pas très forte. L’eau est chaude et il y a beaucoup de monde en ville.

En ce temps de saison sèche, les plages de Pointe-Noire sont quelque peu vides, orphelines de leurs surfeurs. Juin à septembre n’est pas une bonne période. En attendant, les planches se reposent dans les garages…

Laura Diaz-Calvo

Légendes et crédits photo : 

Photo: Le surfeur Patrick Bikoumou