RDC : un débat lancé sur la protection sociale des personnes de troisième âge

Le Centre de rééducation des handicapés physique de Kinshasa/Gombe abrite, depuis le 27 août, un atelier sur « la protection sociale des personnes de troisième âge en RDC ». L’activité organisée par Vieillesse heureuse ASBL vise à proposer à tous les partenaires intéressés, y compris le gouvernement, des pistes de solutions  pour une politique nationale de protection sociale des personnes de troisième âge (PTA).

Les travaux qui se passent en atelier tournent autour des exposés faits par des experts, des politiques et les membres du gouvernement. Les premières interventions devraient tabler sur l’évolution historique, politique et juridique de la protection des PTA dans le pays. Cependant, pour la dernière journée, les exposés prévus devraient tabler sur l’évolution économique, sanitaire et socioculturelle des PTA ainsi que sur le régime général et sur la mobilisation de l’opinion nationale sur la protection des PTA.

Un état des lieux sombre

Dans les motivations de cette activité, le président de Vieillesse Heureuse ASBL, Patrick Kankienza, a souligné un manque criant de structures et des spécialités en gérontologie et en gériatrie dans presque toute l’Afrique. S'agissdant particulièrement de la RDC, il a, en effet, brossé un tableau sombre et peu heureuse de la situation des PTA. « La PTA qui était généralement considérée comme sage dans notre société, à cause de dénuement dont elle est devenue victime, est brusquement qualifiée de sorcière et est traitée de tous les maux », a-t-il relevé. À en croire Patrick Kankienza, c’est ainsi que suite à tous les préjugés et discrimination qui ne sont pas forcément vraisemblables, la pauvre PTA est abandonnée, rejetée par son entourage, voire sa propre famille. « Elle est marginalisée, maltraitée, vouée à son propre et triste sort. Elle est contrainte d’habiter dans la rue, sans soins de santé, sans vêtement, sans nourriture, etc. », a-t-il déploré.

Pour Patrick Kankienza, le Congo étant le seul héritage commun légué à la postérité par ses arrières-grands-pères, eux qui ont donné leur force, leur jeunesse, leur intelligence, leur vigueur en affrontant et en bravant des situations extrêmement difficiles comme la traite négrière, la colonisation, le combat pour l’indépendance, devraient être accompagnés avec une attention soutenue dans leurs derniers instants sur cette terre afin qu’ils la quittent avec un sourire. « Nous les maltraitons, nous les négligeons, nous les méprisons, nous les marginalisons et, plus dramatique encore, ils sont devenus pour certains la cause de tous les malheurs qui nous arrivent », a-t-il condamné.

Un travail noble

De l’avis du président de Vieillesse Heureuse ASBL, Patrick Kankienza, c’est en réaction contre ces mauvaises attitudes délibérément créées et injustement infligées à cette catégorie de personnes que le nouveau comité de cette ONG ne ménage aucun effort pour défendre et protéger socialement à la limite de leurs possibilités, les PTA.

Dans ses activités, cette association organise et assure la gratuité des soins de santé primaire dans ses centres de santé et dans le Réseau des soins de santé à domicile. Vieillesse Heureuse ASBL réalise également certaines interventions sociales dans les limites de ses moyens. « C’est un travail pénible, compte tenu de multiples problèmes difficiles à comprendre et pas faciles à résoudre en rapport avec la particularité des personnes qui sont l’objet de notre préoccupation, mais tout de même noble et qui vaut la peine d’être exécuté », a appuyé Patrick Kankienza.

Pour atteindre ses objectifs, Vieillesse Heureuse ASBL, fondée depuis 1986 par feus Tshyunza et Dr Kankienza Muana-Mbo, a constitué une équipe d’enquêteurs formés, très déterminés, qui sont régulièrement sur le  terrain pour le bien-être des PTA.

L’atelier, note-t-on, a été organisé en partenariat avec les ministères de la Santé publique, des Affaires sociales, actions humanitaires et solidarité nationale, et du Genre, femme et famille ainsi que l’Institut national de sécurité sociale, dont les exposés devraient constituer la matière pour ces travaux.