Réchauffement climatique : le Congo appelle à la mobilisation

En sa qualité de président de la Commission climat du Bassin du Congo, Denis Sassou N’Guesso a défini, devant plusieurs dirigeants du monde, les grandes lignes qui vont caractériser le sommet des trois bassins forestiers tropicaux (Congo, Amazonie, Bornéo Mékong) prévu en octobre. Un grand rendez-vous dont l’objectif est, d’après lui, de faire progresser l’ambition pour la protection et la gestion durable des forêts tropicales.

« Nous serons très heureux de vous accueillir dans notre pays, d’unir ensemble nos intelligences pour parvenir à un accord qui marquera une rupture dans la longue épopée pour la préservation de l’environnement sur la planète », a déclaré Denis Sassou N’Guesso.

En outre, il a la ferme conviction que « les leaders des pays abritant les trois plus grands bassins forestiers tropicaux doivent chercher ensemble à joindre leurs efforts pour peser davantage dans les grandes négociations internationales relatives au changement climatique ».

Par ailleurs, Denis Sassou N’Guesso a dénoncé le manque d’engagement financier dans la lutte contre le réchauffement climatique, malgré la prise de conscience sur la protection des forêts, depuis le premier accord de Copenhague en 2009.

« Depuis toutes ces années, nous avons assisté à l’émergence des programmes internationaux destinés à lutter contre la déforestation. Mais avons-nous à ce jour bénéficié du nécessaire changement d’échelle dans la prise en charge internationale de la lutte contre la déforestation ? A l’évidence, non ! Nous avons plutôt eu droit à une prolifération bureaucratique de programmes si difficiles à mettre en œuvre », s’est indigné le chef de l’Etat.

« Nous avons reçu des demandes toujours plus pressantes relatives à la gouvernance de ces programmes qui viennent largement empiéter sur notre souveraineté nationale. En somme, nous avons vu beaucoup d’exigence, mais peu de véritables engagements financiers. On nous demande des réformes avant les financements. Mais nous voulons des financements pour pouvoir faire des réformes », a signifié Denis Sassou N’Guesso, estimant que le moment est venu de réunir les trois bassins forestiers « pour constituer une force qui compte et pèse sur la gouvernance mondiale ».

                                                              « Créer une organisation solide et crédible des trois bassins forestiers tropicaux »

L’objectif principal du sommet de Brazzaville, a annoncé le président de la Commission Climat du Bassin du Congo, est de « créer une organisation solide et crédible des trois bassins forestiers tropicaux ». « Une organisation pérenne qui jouera un rôle déterminant dans la préparation des grandes échéances internationales sur le climat. Elle nous permettra de mieux défendre les intérêts de nos trois bassins et de valoriser leur potentiel ».

Le sommet de Brazzaville, a poursuivi Denis Sassou N’Guesso, offrira aussi l’occasion « de prendre une grande initiative politique qui démontrera que le lancement de notre nouvelle organisation est une intention de participer à l’agenda international au lieu de le subir ».

« Pour nous tous, à l’évidence, c’est le sujet de financement qui est prioritaire. La rémunération de nos services écosystémiques n’est pas seulement une affaire de justice, mais aussi une question d’efficacité dans la lutte contre le changement climatique. La contribution que nous demanderions à Brazzaville pourrait avoir comme objetif de nous donner un cadre de financement stable. Nous avons besoin de ce cadre pour entreprendre des réformes susceptibles de nous permettre de lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique », a souligné le président de la République.

Ainsi, le sommet de Belém sur la sauvegarde de la forêt amazonienne s’est présenté comme un moment indispensable dans la formulation des éléments pouvant garantir le succès du sommet pour la préservation et la restauration des trois poumons verts de la planète que Brazzaville va accueillir.