Salon international de l’agriculture à Paris : le stand du Conseil du café-cacao affiche une grande affluenceLundi 6 Mars 2023 - 12:00 Placés au rez-de-chaussée du pavillon du hall 5, les représentants de la filière café-cacao de la Côte d’Ivoire ont multiplié les modes d’attraction pour faire découvrir et donner à déguster les produits de leur économie cacaoyère et cafétière durable. Pour expliquer l’attrait certain des papilles dégustatrices au stand de la Côte d'Ivoire, Sophie Kourouma, directrice de la communication et des systèmes d’information du Conseil du café-cacao, le résume par le seul mot "talent". « Le talent des artisans sélectionnés qui excellent dans leurs efforts artistiques, efforts culinaires, efforts gastronomiques pour venir présenter le bon cacao et le bon café de Côte d’Ivoire, de bons produits à la transformation de nos terres agricoles », confie-t-elle, juste le temps d’une interview car le stand ne désemplit pas. En ce qui concerne les normes, elle répond en énumérant les programmes successifs mis en place par sa structure pour un cacao durable. Face à la décision de l’Union européenne, par exemple en procédant à l’agroforesterie, les producteurs ivoiriens ont fait du cacaoyer l’ami de la forêt. Avec les planteurs, les campagnes de reboisement ont commencé et le recours aux engrais de synthèse a été définitivement abandonné. Le chocolat est naturel. Aux côtés de Sophie Kourouna se trouve aussi Viviane Kouamé, maître chocolatier, présente sur le stand pour "Choco Vi", start-up spécialisée dans la fabrication de chocolat et d’emballages personnalisés. Elle a le cacao en héritage pour avoir été bercée par des parents eux-mêmes planteurs, desquels elle a appris à connaître le cacao dès sa tendre enfance. Ce maître chocolatier attribue ce succès, pour sa part, à la présentation de produits issus du terroir. Des produits obtenus de l’adaptation de ses prérequis dans les métiers du chocolat appris en Europe, en les appliquant à la transformation des produits ivoiriens en vue d’obtenir la gamme "Tour d'Ivoire" dans laquelle est répertorié maintenant le chocolat à "l'attiéké". Également présente sur le stand, Maria Dion-Gokan, caféologue et torréfactrice, spécialiste de la cascara, pulpe de la cerise de café ou infusion à base de café. Elle fait découvrir aux visiteurs une gamme de produits diversifiés à base de bougies, miel de fleurs de caféiers. Elle estime que, hormis l’esthétique beauté du stand, il y a tout lieu d’apprécier d’abord la qualité des produits qui ont été présentés par les meilleurs artisans, soigneusement sélectionnés au préalable. En ce qui la concerne, elle a pratiqué chaque jour, par son savoir-faire, la marque Rituel café, pour donner à découvrir au public les diverses manières de consommer le café sous toutes ses formes, en exhalant les saveurs et les arômes du terroir. 78 % de la main-d’œuvre dans le domaine du cacao constitués de femmes Outre ces dames citées, s’exprimait aussi au Conseil du café-cacao, Axel Emmanuel, "Le chocolatier ivoirien". Étant donné sa renommée de chocolatier, il s’est trouvé, de plus, la vocation de former en grande partie les femmes. D’après les statistiques, en Côte d’Ivoire, elles constituent 78 % de la main-d’œuvre dans le domaine du cacao. Celles-ci vivent dans le monde rural et sont très souvent les épouses de cacao-cultivateurs. Pour toutes ces raisons, Axel Emmanuel travaille à leur insertion dans la chaîne de valeur de la production cacaoyère. Il forme également tous les jeunes désireux de travailler dans la filière, que ce soit en Côte d’Ivoire ou ailleurs en Afrique. « Je suis allé récemment à Makoua, Ouesso Impfondo, au Congo Brazzaville, où il existe pourtant du bon cacao, mais il manque un cadre de formation pour prétendre obtenir une exploitation aux normes requises par la profession », déplore-t-il. Tous les animateurs du stand du Conseil du café-cacao, en grande partie des anciens de la diaspora ivoirienne, heureux de leur participation à cette cinquante-neuvième édition, donnent rendez-vous aux visiteurs du Salon international de l’agriculture l’année prochaine. Par cette participation, ils veulent inciter leurs compatriotes à vouloir s’intéresser aux métiers de l’agriculture en plein essor dans leur pays d’origine. C’est ce que scande Viviane Kouamé en ces termes : « Que les Africains, une fois formés, décident de prendre le chemin du retour pour venir mettre en exergue leur précieux savoir-faire au bénéfice du continent ». Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Les artisans du stand du Conseil café-cacao au SIA 2023 / Marie Alfred Ngoma Notification:Non |