Procès du 4-Mars : deux prévenus s’ajoutent aux trente premiers

Samedi 24 Août 2013 - 16:44

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Suite à leurs témoignages divergents, le commandant chargé de la gestion de l’armement et des munitions, Roger Bokitomo, et le magasinier de l’Établissement central de rechanges, de réparation et des réserves en armement et munitions (Écramu), Georges-Robert Ferre, ont été maintenus en détention préventive le 24 août

Les deux accusés étaient chez eux lors de l’explosion. Le sergent-chef Ferré a déclaré qu’il a été informé le 4 mars 2012 que le régiment blindé était en feu. Il n'a pas voulu se rendre sur les lieux pour constater les faits de peur d’être considéré comme auteur de cet acte. Le commandant Roger Bokitomo a, quant à lui, déclaré qu’après avoir entendu les détonations, il avait appelé sa hiérarchie pour s’enquérir de la situation. Les deux accusés se sont rendus le 5 mars sur les lieux du sinistre. Au sujet de la sécurité des magasins, le commandant Bokitomo a déclaré devant la Cour que c’est le sergent-chef qui détenait les clés des magasins d’armes et de munitions. Cet avis diverge avec celui du magasinier pour lequel les clés sont gérées aussi bien par son chef que par l’intéressé.

Le commandant Roger Bokitomo confirme la thèse d’une « opération de sabotage  »

Tout comme les colonels Frédéric Ingani et Jean-Claude Mopita, cet accusé, qui à la base était témoin de l’affaire, a confirmé que cet incendie était le fruit d’une œuvre humaine. « Ces munitions sont stockées à l’Ecramu depuis 1999, mais jamais un incident de ce genre n’a été enregistré. Une personne a dû piéger les magasins, car le feu ne pouvait pas provenir de l’intérieur. Le nitrate ne peut faire l’objet d’un accident, car à l’origine il n’est pas explosif », a indiqué le commandant Bokitomo.

Plusieurs points discordants ont été enregistrés au cours de leur confrontation. La Cour a donc pris la décision de maintenir en détention préventive Bokitomo et Ferre afin d’aider la Cour à avoir assez d’éléments susceptibles d’établir les responsabilités.

Ces deux derniers jours, vingt-deux officiers supérieurs, officiers et sous-officiers ont été auditionnés par la Cour à titre de renseignements. Les débats se poursuivront le lundi 26 août.

Josiane Mambou-Loukoula