Pacification de l’Est du pays : des Drones de la Monusco entrent en action

Après avoir conféré hier à Goma avec le chef de l’État Joseph Kabila sur le dispositif de traque des groupes armés étrangers encore présents sur le sol congolais, Hervé Ladsous  a assisté le même jour au vol inaugural du premier aéronef non armé et sans pilote de la Monusco. Celui-ci intervenait après les premiers essais effectués depuis dimanche 1^er décembre sur le ciel congolais.   

L’événement était de taille vu que la Monusco procédait ce jour à une première expérience, elle qui n’a jamais eu recours à ces types d’avions dans ses différentes missions à travers le monde. Le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU était accompagné à cette cérémonie par le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba, ainsi que par plusieurs diplomates, sans oublier les autorités politico-administratives locales. C’est à 12 heures que l’engin, fabriqué par Selex ES, filiale du groupe italien d'aéronautique et de défense Finmeccanica, a décollé de l’aéroport de Goma. La traque des groupes armés, nationaux et étrangers, qui empestent l’Est du pays, vient d’entrer dans une nouvelle ère avec le largage de ces drones destinés à la reconnaissance du terrain en vue de faciliter leur repérage aux fins de leur neutralisation.

Deux drones sont, pour l’heure, disponibles en attendant l’arrivée d’autres engins volants supplémentaires. La Monusco tablerait sur un total de cinq drones pouvant l’aider à faire son travail. D’après les prévisions, c’est au mois de mars 2014, lorsque tout le dispositif sera mis en place, que ces aéronefs non armés pourront atteindre leur capacité opérationnelle maximale. Outre le travail de surveillance de la frontière entre la RDC et ses deux États voisins, en l’occurrence, l'Ouganda et le Rwanda afin de dissuader toute incursion armée à partir des pays limitrophes, ces drones pourront diffuser  à temps réel les images, les photos et les renseignements.

Une surveillance aérienne permanente, 24 heures sur 24, est même envisagée d’ici mars 2014 avec le concours de ces appareils qui se révèlent comme un atout majeur pour la Monusco dans l’exécution de son mandat de démanteler tous les mouvements armés qui pullulent dans l’Est de la RDC. Là-dessus, Hervé Ladsous a dit espérer que les groupes armés vont renoncer à « leurs activités épouvantables » et que l’État va pouvoir jouer pleinement son rôle dans toute la partie Est du pays. Il considère ces drones comme un atout important pour la Monusco appelée à progresser militairement afin de résoudre l’équation posée par la présence des groupes armés. Ce, d’autant plus qu’après la défaite infligée au M23, il reste à débarrasser la région d’autres groupes armés encore opérationnels parmi lesquels les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et les ADF-Nalu ougandais, sans oublier une quarantaine de milices locales.