Centenaire de la réunification du Nigéria : Paris et Abuja en profitent pour resserrer leurs liens de coopération

Jeudi 27 Février 2014 - 13:09

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les Nigérians célèbrent ce jeudi 27 février le centenaire de la réunification de leur pays. Le président français François Hollande, invité d’honneur de son homologue nigérian Goodluck Jonathan pour cette célébration, va mettre à profit sa visite pour dynamiser la coopération bilatérale

En marge des festivités, s’ouvre le même jour un sommet international sur la sécurité, la paix et le développement en Afrique à Abuja, la capitale fédérale du pays. Une occasion propice pour François Hollande, le deuxième chef d’État français à se rendre dans le pays après Jacques Chirac en 1999, de resserrer les liens avec ce géant d’Afrique de l’Ouest. Il est prévu la signature d’un accord entre les deux parties pour l’électrification de la région d’Abuja. En effet, bien que le Nigeria soit le premier producteur africain de pétrole, il connaît un déficit chronique en matière d’énergie.

« La France remet le pied chez ce géant du continent, premier partenaire commercial de Paris en Afrique subsaharienne. Le président va discuter de tous les sujets, à commencer par les sujets africains », souligne un diplomate français.

Pour de nombreux observateurs, le déplacement de François Hollande est l’occasion de positionner la France dans ce pays de plus de 170 millions d’habitants et dont le taux de croissance annuel atteint plus de 7%. Le Fonds monétaire international (FMI) estime d’ailleurs que le PIB du Nigeria, qui est en train d’être réévalué, devrait le propulser devant l’Afrique du Sud, connue comme étant la première économie du continent. La France, qui achète du pétrole au Nigeria, s’est fixé pour objectif d’équilibrer sa balance commerciale, actuellement déficitaire, avec ce pays d’ici 2017.

Dans le cadre de la sécurité, les deux parties vont surtout réfléchir sur la manière de renforcer la lutte contre le terrorisme au Nigéria, déstabilisé par l’insurrection des islamistes de Boko Haram qui opèrent dans le nord du pays et commettent des attentats kamikazes, des fusillades, voire des enlèvements. Ceci malgré le lancement d’une vaste opération militaire à la mi-mai 2013 dans les trois États du Nord-Est : Borno, Yobe et Adamawa. Les autorités nigérianes espèrent que la France pourra les aider à améliorer le renseignement afin de combattre efficacement la secte islamiste.

Les deux chefs d’État vont également discuter de la situation au Mali où la France et le Nigéria ont déployé des soldats, et de la crise en Centrafrique à l’heure où Paris vient de prolonger sa mission militaire. Selon des informations concordantes à Paris et à Bangui, François Hollande, qui est accompagné de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, pourrait faire une courte visite dans la capitale centrafricaine vendredi, sur le chemin du retour.

La visite de François Hollande au Nigéria fait suite à deux déplacements de son homologue nigérian à Paris, en février puis en décembre 2013 pour la Conférence sur la paix et la sécurité en Afrique. Lors de cette dernière visite, Goodluck Jonathan avait demandé à la France d’aider à la mise en place d’une coopération internationale pour lutter contre les islamistes de Boko Haram.

Nestor N'Gampoula