Vatican : le pape nomme huit cardinaux et sept laïcs

Samedi 8 Mars 2014 - 17:44

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans une manifeste volonté de s’entourer des meilleures garanties d’efficacité dans la réforme des affaires économiques du Vatican qu’il a entamée le mois dernier, le pape François a nommé samedi de nouvelles compétences pour assister le tout-nouveau ministère (Secrétariat) de l’Économie qu’il a créé.

Toujours en veillant à l’équilibre au sein des instances dirigeantes du Vatican afin qu’elles ne soient pas prises en otages par des lobbys géographiques ou de clientélisme, le pape a choisi 8 cardinaux et 7 laïcs pour faire partie de cette instance d’assistance et de contrôle.

Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi a souligné que « la provenance géographique des membres du Conseil reflète l'universalité de l'Église. La création de ce Conseil est une étape clé dans la consolidation des structures de gestion du Saint-Siège de façon à améliorer la coordination et la surveillance concernant les questions économiques et administratives ». Le pape François n’entend visiblement pas tolérer que gabegies, corruptions et opérations de blanchiment dans les organes financiers et économiques du Vatican continuent à régner.

Cette volonté, le pape l’a déjà démontrée en choisissant de se donner une commission de huit cardinaux-conseillers, dont fait partie le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, l’archevêque de Kinshasa. Se réunissant périodiquement, ils épluchent avec lui les comptes et la gestion des 20 dicastères (ministères) du Saint-Siège, décidant désormais d’appliquer sans états d’âme les sévères recommandations d’une équipe d’experts internationaux. Ils ont récemment conclu un audit des finances du Vatican dans une démarche qui n’a pas dû se voir beaucoup au cours des siècles passés.

« Les relations entre le Conseil et le Secrétariat pour l'Économie seront définies par leurs statuts. Mais le Conseil est un organisme qui aura sa propre autorité et ne sera pas un simple organe consultatif pour le Secrétariat », a indiqué le père Lombardi aux journalistes. Le nouveau ministère de l'Économie est dirigé par le cardinal australien George Pell, secondé par le prêtre maltais Alfred Xuereb, qui était jusqu'à présent l'un des secrétaires particuliers du pape François.

Les huit cardinaux qui seront membres pendant cinq ans du Conseil pour l'Économie sont l'Allemand Reinhard Marx qui en sera le coordinateur, l'Américain Daniel DiNardo, le Sud-Africain Wilfrid Napier (archevêque de Durban), le Français Jean-Pierre Ricard (archevêque de Bordeaux), le Mexicain Norberto Rivera Carrera, le Péruvien Juan Luis Cipriani Thorne, l'évêque de Hong Kong John Tong Hon, et le vicaire général de Rome depuis 2008 Mgr Agostino Vallini.

Les sept laïcs sont Joseph F.X. Zahra, ancien directeur à la Banque centrale de Malte, le Français Jean-Baptiste de Franssu patron de la société de conseil Incipit, John F. Kyle, un Canado-américain ex-dirigeant en retraite de la firme Imperial Oil, Enrique Llano Cueto, un économiste espagnol de l'Université de Madrid et spécialiste de l'audit comptable, Jochen Messemer, un ancien partenaire de la firme d'audit McKinsey, Francesco Vermiglio, professeur de gestion d'entreprise à l'université de Messine, en Italie et George Yeo, ancien ministre des Finances de Singapour.

Lucien Mpama