28 février : Journée mondiale sans Facebook
On se rappellera que bien avant le début de la pandémie à coronavirus, certains religieux condamnaient encore l’utilisation des réseaux, leur accordant une étiquette de « satanique ». Aujourd’hui, force est de constater que les dimanches en ligne ressemblent fortement à des dimanches de la vie réelle : cultes en ligne, bénédictions connectées, offrandes en ligne, accueil de nouveaux adeptes en ligne. Les derniers bastions de résistance sociale de ce monde du tout numérique ont été ainsi conquis, presque en toute facilité. Pour autant, les effets de cette omniprésence virtuelle, notamment sur les personnalités en construction que sont les enfants et les adolescents, ne sont plus à démontrer : dépression, anxiété, troubles du sommeil, fragilité émotionnelle, isolement, repli sur soi, etc. La cyberaddiction a ainsi un effet délétère sur la santé mentale des jeunes et sur leur qualité. Les jeunes, population vulnérable, ne sont pas les seuls à faire les frais de l’influence des réseaux sociaux. La société dans son entièreté s’en trouve polarisée. Ne consommant que du contenu qui leur ressemble par le soin des logarithmes, les individus ont pourtant l’impression que « tout le monde » partage leur avis, et si un mal-aimé ne partage pas leur perception, facile, il suffit de le bloquer. Les gens s’enfermant ainsi dans des bulles à la décoration personnalisée crient au scandale quand d’autres ont des opinions différentes. L’incitation à la consommation n’a jamais été autant importante que sur les réseaux et les complexes en sont alors renforcés. Face à une maladie si sournoise mais pourtant tolérée, à défaut de supprimer l’existence des réseaux sociaux, une journée comme la journée mondiale sans Facebook a vocation à sensibiliser aux maux causés par le géant toléré et nourri par chacun d’entre nous, et un appel symbolique à se rappeler la vie d’avant, une vie simple où les interactions étaient plus humaines, plus vivantes et vitalisantes. Ce 28 février, pensez à ne pas vous connecter… Si vous le pouvez.
Princilia Pérès Légendes et crédits photo :Illustration |