Les Dépêches de Brazzaville



40e Marché de la poésie : à nouveaux poètes, mots nouveaux


Le poète congolais, sous l’œil bien veillant de son compatriote et écrivain Emmanuel Dongala, a signé sa participation par la table ronde « États généraux le son du poème », du 8 juin.

Lors de cette table ronde sous la Scène/Chapiteau du Marché, Gabriel Mwéné Okoundji, Hortense Raynal et Éric Sarner, avec Didier Cahen dans le rôle de modérateur, ont permis à l’assistance des échanges interactifs.

Bel exercice d’explication de texte de la part de ces trois poètes qui se sont prononcés à propos de l'assonance, sa répétition, l’instauration des échos entre les mots et, par là - même, l’installation des correspondances de sens entre eux, la combinaison à l'allitération, puis la création d’une musique à partir des vers en mettant en évidence une unité de sons.  Et de ces sons, comment ils s’amplifient de nos jours avec l’arrivée du numérique.

Pour sa parole poétique à cette table ronde, Gabriel Mwéné Okoundji, le grand poète natif du Congo et Aquitain de cœur, homme-fleuve, a puisé dans sa culture d'origine que dominent deux figures tutélaires, celles d'Ampili et de Pampou, passeurs de la parole essentielle.

Il a expliqué que les philosophes sont nés de la poésie orale. De sa société dite orale, le chant du poète ne peut pas se dire que par l’oralité. « L’oralité est le seul moyen qu’on a, nous humains, pour transmettre à l’autre le chemin de sa vie », admet-il.

Qui dit oralité, référence à la bouche. « C’est de la bouche à l’oreille que l’on peut prétendre entendre ce qui fait de l’homme un homme », ajoute le poète congolais.

De celle-ci, surgit la parole essentielle qui s’appelle « liloba », en lingala, le son, le rythme, le murmure, la lumière, en français, autant de paroles permettant à apprendre à l’autre d’être debout malgré les dénivellations de l’existence, de la terre.

« L’oralité, c’est toute parole qui a du sens dans cette part de transmission qui s’appelle le dire », précise Gabriel Mwéné Okoundji.

Et le dire, c’est la part du son.


Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : 40e Marché de la Poésie, table ronde Gabriel Okoundji Crédit photo : Vanessa Nguema