Aide au développement : Enabel octroie vingt-six bourses d’études à des agents de l’administration publique
Mille seize candidats avaient postulé issus en majorité du ministère de la Santé, car ce secteur mais aussi l’environnement sont les plus représentés dans l’ensemble des sujets de recherche des bénéficiaires des vingt-six bourses octroyées, estimées à plus de 1,5 million. Les bénéficiaires des bourses doctorales mixtes, encore présents à Kinshasa, à l’inverse des quatorze récipiendaires des bourses de masters déjà en formation en Belgique, ont effectué en trois minutes la présentation de leurs sujets respectifs. Le parterre d’invités à la cérémonie, parmi lesquels des officiels, notamment l’ambassadeur de Belgique et le représentant du Premier ministre ont jugé du bien-fondé des sujets en votant pour les trois présentations « coup de cœur ». Gynécologue obstétricienne aux Cliniques universitaires de Kisangani, province de la Tshopo, Yvette Neema Ufoy Mungu a remporté le premier prix à l’unanimité. Le deuxième a été octroyé à Nadège Cirezi Cizungu (présentation en vidéo) et le troisième est revenu à Thérèse Olonga Olulu. Pour l’occasion, les trois lauréates du jour ont respectivement reçu des chèques de 1 500€, 1 000€ et 500€. Le cancer du col de l’utérus tue le plus Basée sur un sujet de l’heure, la recherche d’Yvette Neema intitulée « La place du portage de l’allèle drépanocytaire dans le développement des cancers gynécologiques à Kisangani en République démocratique du Congo » a véritablement retenu l’attention de l’assistance. Car, comme l’a fait savoir le médecin de Kisangani, « les cancers gynécologiques, à commencer par le cancer du col de l’utérus, tue le plus de femmes congolaises, suivi de celui du sein ». Elle a, par ailleurs, déploré que « les mécanismes de prévention, pourtant existants, notamment la vaccination, ne soient pas d’usage dans notre pays ». Dès lors, a-t-elle soutenu : « Nous payons un bien lourd tribut faute de prévention, et nos hôpitaux sont sous-équipés pour assurer une prise en charge des cas reçus ». Yvette Neema Ufoy a reconnu être « désarmée face à une maladie qui nous touche tous d’une manière ou d’une autre, endeuille les familles ». Toute résolue à pallier cette situation, elle a dit sa détermination à vouloir « proposer une voie de sortie en déterminant les facteurs sur lesquels nous pouvons agir pour réduire les cas de décès liés à ces cancers dans notre pays », à travers ses recherches.
Responsable du portefeuille pays d’Enabel, Murielle Hermouet, a, à cet effet, relevé qu’en ce qui concerne les bourses, « le ministère de la Santé est très fréquemment présent, ils sont en avance pour développer leurs initiatives de recherche. Peut-être parce qu’ils ont eu beaucoup d’opportunités, ils présentent des sujets de thèse intéressants ». Et de poursuivre : « J’ai l’impression que l’on a pendant très longtemps poussé les candidats de la santé et nous voulions qu’il y ait d’autres secteurs, mais nous sommes aussi confrontés à la qualité des dossiers. Il y a donc tout un équilibre à établir ».
Nioni Masela Légendes et crédits photo :Photo 1 : Yvette Neema Ufoy Mungu et Thérèse Olonga Olulu, première et troisième prix /Adiac)
Photo 2 : La gynécologue obstétricienne de Kisangani, Yvette Neema Ufoy, faisant sa présentation en trois minutes / Adiac
Photo 3 : Thérèse Olonga Olulu présentant son sujet de recherche /Adiac
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