Les Dépêches de Brazzaville



Aide au développement : les pays occidentaux atteignent un nouveau record en 2023


L'aide déclarée par les pays occidentaux a augmenté d'un peu moins de 2% l'an dernier par rapport à 2022. Un retour à la normale, après de fortes hausses les années précédentes liées à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine. En 2022, la guerre en Ukraine avait eu pour effet collatéral de faire baisser l’aide versée aux pays africains. Ce n'est plus le cas en 2023 : l'aide vers l'Afrique repart à la hausse. Mais ce n'est pas assez pour compenser la baisse de l'aide versée à l'Afrique en 2022. « En 2020, on avait une aide qui avait fortement augmenté. Donc il était presque normal d'avoir une baisse dans les années suivantes, explique Matthieu Boussichas, chercheur à la Fondation pour les études et les recherches sur le développement international. Là, on revient à une tendance à peu près normale, avec une légère hausse en termes réels de l'aide au développement à l'Afrique. »

Un timide retour à la normale qui reste insuffisant par rapport aux besoins de lutte contre la pauvreté et contre le changement climatique. Surtout qu'année après année, il y a bien une chose qui ne change pas : la plupart des pays ne respectent pas l'objectif fixé par les Nations unies de consacrer 0,7% de leur richesse à l'aide au développement. Seuls la Norvège, le Luxembourg, la Suède, l'Allemagne et le Danemark sont au-dessus de ce seuil. Les autres n'ont souvent même pas fait la moitié du chemin. Et la Chine, qui n'est pas prise en compte dans les données publiées par l'OCDE, a tendance de son côté à diminuer son aide et ses investissements vers les pays africains : « Le flux d'échanges économiques entre la Chine et l'Afrique sont désormais à l'avantage de la Chine. » Pékin accorde aussi moins de prêts qu'avant aux pays africains.

Parmi les mauvais élèves, la France, qui a réduit de plus de 10% son aide au développement en 2023. « Historiquement, la France a toujours dans le ventre des donateurs de l'Europe en termes d'effort. Depuis ces dernières années, cet effort avait été en augmentation assez nette, et il y avait d'ailleurs un chemin tracé par le ministère du Budget vers une cible assez élevée, rappelle l'économiste. Cette année, il y a une cassure qui ne correspond pas aux promesses qui ont été faites ces dernières années ».


Noël Ndong