Archivage en Afrique : trois questions à l’archiviste Albert Mban
Albert MBan (A.M.) : Je pars du constat selon lequel les archives organisées et structurées font cruellement défaut dans l’appareil administratif et institutionnel des États africains, et cela depuis leur accession à l’indépendance. Dans cette nouvelle livraison, je vise à atteindre deux objectifs. Le premier, qu’elle soit considérée comme un guide sur les règles de gestion et de classement des documents administratifs. Le second, se servir de procédures d'organisation et de conservation des documents d'archives. L.D.B. : Quel est son apport sur la gestion courante des archives ? A.M. : Sur le plan administratif, ce manuel traite de sujets importants relatifs aux fonctions courrier, secrétariat et archives, trois fonctions administratives de base qui ne sont pas toujours organisées de façon rationnelle et efficiente. Sur le plan pédagogique, il est un ouvrage de référence pour enseigner et former les étudiants en sciences de l'information et des archives, transmettre les connaissances techniques et professionnelles aux gestionnaires de documents, ainsi qu'au personnel des archives. L.D.B. : Comment jugez-vous l’état de l’archivage en Afrique en général ? A.M. : Étant archiviste de formation et de métier, et spécialiste de l'information scientifique et technique, j’ai mené des expertises et des consultations à l’international pour de nombreuses missions techniques et pédagogiques. Mes recherches ont été cautionnées dans des ouvrages tels que "Les problèmes des archives en Afrique / À quand la solution ?" (2007) ; "Les archives administratives dans les États africains. Instruments de gouvernance et de souveraineté" (2017). Il appartient aux États africains de procéder aux réformes administratives dans ce domaine. Dans chaque pays respectif, l’État devra définir sa politique archivistique et documentaire, étape indispensable puisqu’il s’agira de l’insertion de nouvelles fonctions dans les rouages administratifs et institutionnels, ainsi que de la révision des organigrammes actuels. Propos recueillis par Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :La couverture du "Manuel de gestion des documents administratifs et des archives" d' Albert Mban |