Aset Malanda : «L’émergence du cinéma africain a consolidé mon espoir en la jeunesse africaine »
Aset Malanda (AM) : Je tiens à préciser tout d’abord que je suis une passionnée de cinéma, de littérature et de culture en général. J’ai grandi, ainsi que ceux de ma génération, avec, sur les écrans, des films afro-américains car les acteurs nous ressemblaient sur le plan du phénotype. Dans la majorité des films français, rares étaient les rôles attribués aux personnes africaines ou noires, sinon pour des emplois peu valorisants. Les films africains-américains, eux, favorisent l’estime de soi. Puis j’ai commencé à m’initier aux films nigérians et j’ai tout de suite apprécié la fraîcheur et le concept de ce cinéma. J’ai voulu me procurer des informations sur cette industrie qui a le vent en poupe mais, malheureusement, je n’ai trouvé que peu de documents dont certains faisaient l’amalgame entre les problèmes de religions et la corruption au Nigéria. J’ai alors pris le parti d’agir en écrivant ce livre qui va à contre-courant des préjugés. L’émergence du cinéma africain a consolidé mon espoir en la jeunesse africaine car la jeunesse nigériane a créé une industrie en partant de rien et a prouvé au monde le génie créateur de l’Afrique. DB : Vous avez écrit pour tordre le cou aux préjugés sur l’Afrique, dites-vous. Quel est l’objectif visé dans votre ouvrage ? AM : Je réfute l’afro-pessimisme. Dans l’essai, je tente de briser le mythe selon lequel le cinéma serait l’apanage des seuls Américains, Européens, Indiens et Asiatiques. J’ai voulu démontrer qu’il existe aussi, sur le continent africain, une industrie du septième art dynamique et que les Africains produisent aussi des films de qualité. Mon livre est surtout un ouvrage pédagogique qui permet aux professionnels, tout comme aux amateurs et aux novices du septième art de découvrir ce cinéma qui propose un regard frais et neuf dans le cinéma mondial. Je me devais de prendre en référence le phénomène du développement du phénomène du développement du cinéma en Afrique avec le Nigéria comme fer de lance. Un cinéma avec une proximité africaine dans ses scénarios. Un cinéma indépendant créateur d’emplois depuis 1992 jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, les producteurs de Nollywood se sont imposés dans les bouquets africains de télévisions jusqu’en Europe. DB : À titre personnel vous avez une expérience des planches. Pensez-vous être appelée à jouer un rôle dans le cinéma ? AM : J’ai eu l’opportunité, effectivement, de jouer sur scène, au théâtre du Ménilmontant, la pièce Kongo « les mains coupées » de l’auteure afro-colombienne Rosa Amélia Plumelle Uribe. Ce fut à la fois une expérience enrichissante et excitante. Renouveler cette expérience au cinéma pourrait me plaire. Mais je veux plus que tout me former et pouvoir me trouver derrière la caméra. Vous aurez sans doute l’occasion de découvrir un documentaire ou un film de ma composition dans un futur proche. Marie Alfred Ngoma Légendes et crédits photo :Photo : Aset Malanda
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