Centrafrique : les chrétiens catholiques volent au secours des ex-Séléka de BanguiCe don composé de nourriture préparée et distribuée sur place, a été convoyé par des véhicules mobilisés par CARITAS-Centrafrique. Pour l’Archevêque de Bangui, la visite de la délégation de l’église catholique dans ce site est riche de plusieurs enjeux. « Ici au Camp BEAL, vivent des hommes, des femmes et des enfants. Pour moi en tant qu’homme de Dieu, tous sont des enfants de Dieu, des êtres que le Seigneur a créés à son Image et que j’ai l’obligation de rencontrer. » a, déclaré Mgr Dieudonné Nzapalainga. A propos de l’initiative de l’église catholique, l’Archevêque a indiqué qu’il ne pouvait pas rester indifférent à la misère de ses compatriotes. « Déjà, il y a trois jours, j’étais passé par là et j’ai vu la misère de tout ce monde qui est ici. Je ne pouvais pas rester indifférent. C’est pourquoi, j’ai lancé un appel à tous les chrétiens de l’église catholique, en leur disant qu’il est temps que nous venions à la rencontre de nos frères. Car dans l’évangile de Matthieu au chapitre 25, il est dit que si vous donnez un habit à un petit, c’est à Jésus que vous l'avez fait. Pour nous chrétiens aujourd’hui, Jésus prend le visage de tous gens qui sont là », a-t- il expliqué. Commentant ce geste, un prêtre s’est exprimé en ces termes : « Ce n’est pas la prière que Nzapalainga est allé faire au Camp BEAL. C’est vrai que l’homme ne vit pas que de pain ; mais le pain est indispensable à l'intégrité physique de l’homme.» Les conditions de vie dans ce camp sont non seulement précaires, mais aussi à peine supportables. « Notre première difficulté ici, c’est la faim et la santé. On nous a apporté à manger et fait venir des médecins pour nous soigner, je suis très contente. J’émets aussi le vœu que les Centrafricains puissent pratiquer le pardon en vue de favoriser la réconciliation dans notre pays », a déclaré Nina Ringui, soldat gardienne de la paix cantonnée depuis le 5 décembre 2013. Elle a relevé que ce genre de geste peut contribuer au retour de la paix en Centrafrique. « Les Centrafricains doivent reconstruire la RCA qui est très en retard par rapport aux autres pays parmi lesquels tous ces voisins. Je profite de cette occasion pour demander à tous mes frères de laisser les vielles pratiques d’enlèvement, de torture, etc. qui n’honorent pas notre pays. », a souligné pour sa part le commandant du site de Camp BEAL, Rodrigue Yamendji. Pour faire face aux multiples besoins des personnes qui vivent au Camp BEAL, le Père Patrick Mbea projette l’installation d’une école transitoire pour la centaine d’enfants répertoriés sur place avec la perspective d’étendre l’initiative aux autres sites de cantonnement et d’autres camps des déplacés internes de Bangui. « Nous sommes en train de recenser ces enfants pour voir avec le concours de certains partenaires comme l’Unicef, la Minusca, comment faire pour ouvrir des classes d’instruction de ces enfants », a-t-il précisé. Le prêtre a ajouté que d’autres sites de la capitale seront visités, notamment le Camp RDOT où se trouvent des Anti-balaka. Le Camp BEAL abrite depuis le 5 décembre 2013, 847 soldats de l’ex Séléka. Au début du mois, ces soldats avaient menacé à faire exploser le dépôt des munitions du Camp BEAL, protestant contre le processus de leur transfèrement en provinces. Ils ont aussi dénoncé les mauvaises conditions de vie dans ce site. Fiacre Kombo (stagiaire) |