Cinéma : le film « Mayouya » projeté à Sony-Labou-Tansi
Frédérique contacte alors son ami Jo, basé en France et recherché pour plusieurs braquages. Avec son aide et celui de son frère Gérard, un habitué des commissariats, Frédérique recrute trois femmes aux aptitudes exceptionnelles pour braquer la banque virtuellement. S’en suivra une belle opération de charme pour recueillir des informations capitales et obtenir du banquier la faveur de tourner quelques scènes dans ses locaux. Réussira-t-elle à porter son film sur grand écran malgré beaucoup de quiproquos amusants ? Oui, a pu le confirmer la projection du long métrage qui aura duré environ 1h 50 min. Le public ébahi devant la qualité du film a ovationné l’ensemble de l’équipe de tournage et de production. « Je suis très contente de voir un aussi beau film réalisé par des Congolais. C'est un peu difficile de croire que c'est fait par des Congolais, parce qu'on n'a pas l'habitude de voir nos films. C'est vrai qu'il y a des endroits où on se dit qu'on est à Brazzaville mais à d’autres, on a l’impression d’être ailleurs. Toutes mes félicitations à la réalisatrice, aux acteurs et à toute l'équipe », a déclaré une spectatrice. Carte blanche autour de « Mayouya » Après la projection du film « Mayouya » s’en est suivi un moment d’échange entre les quelques membres de l’équipe du film présents et le public. A la question de savoir si ce long métrage ne fait pas l’apologie de la cybercriminalité et de la machination des hommes, Claudia Yoka, réalisatrice du film, a souligné que Mayouya est avant tout une fiction mettant en évidence la problématique du financement du 7e art au Congo qui demeure encore un grand handicap pour l’avancement de ce secteur.
Claudia Yoka a poursuivi son propos en soulignant le fait que ce film est aussi une manière de montrer que certaines personnes finissent par sombrer dans la délinquance et la violence car fatiguées d’avoir plein de projets sans qu'il n'y ait personne derrière pour accompagner ou soutenir leurs efforts. Et cela devrait interpeller les dirigeants dans la société. A côté de cela, elle a épinglé d’autres difficultés que rencontre le cinéma congolais, à savoir la crédibilité quand on monte un projet, un budget ou une production ; le manque de formation, de confiance dans les talents locaux, d’entraide et de patriotisme ; etc. Pour l’actrice congolaise Monie Lek qui a incarné le rôle de la secrétaire et amante du directeur de la banque, jouer ce film a été une belle expérience. « C'était assez structuré et rapide car mon rôle ne s'étend pas sur beaucoup de minutes. Il fallait résumer avec cohérence et faire usage de beaucoup d'intelligence, aussi savoir jongler entre humour et sérieux », a-t-elle fait savoir. Pour Fortuné Bateza, le réel plaisir a été de partager ce projet avec des acteurs qu’il connaissait déjà et d’autres avec lesquels il travaillait pour la première fois. « J'étais assez content de tourner sous la direction de Claudia. Avec Kader, on a travaillé une matinée. Il était assez surpris de voir qu'il y a du répondant au Congo », a-t-il ajouté. Tourné essentiellement à Brazzaville, « Mayouya : film africain sans budget » a le mérite d’avoir rassemblé des grandes figures du cinéma congolais et d’autres pays tels le Gabon, la République démocratique du Congo, la Centrafrique, le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Burkina Faso, la France. Il s’agit de Tatiana Rojo, Phil Darwin Nianga, Serge Abessolo, Sorel Boulingui, Stana Roumillac, Bruno Henry, Habi Touré, Passi, Tata Osca, Rasmané Ouédraogo, Marie-Philomène Nga, Kader Gadji, Mira Loussi, etc. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Durant la séance de projection du film « Mayouya »/Adiac
2- La réalisatrice Claudia Yoka entourée de quelques membres de l’équipe du film répondant aux questions du public/Adiac
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