Les Dépêches de Brazzaville



A cœur ouvert : « Aimer comme les anges du ciel »


Aimer le coeur léger, aimer juste pour donner. Aimer pour faire rayonner un vis-à-vis souvent caché et perdu dans une absence de miroir qui lui donne l'impression de ne pas avoir de valeur ou pas beaucoup. L'amour n'est pas censé recevoir, il donne libéralement et n'exige pas de recevoir. L'amour est dans son essence censé voir et valoriser une lueur en l'autre au point qu'elle devienne une grande lumière qui éclairera la maisonnée et nous qui l'avons détectée aussi.

Aujourd'hui et bien malheureusement, l'amour est perverti de quêtes égotiques et narcissiques. On aime l'autre parce qu'il nous met en valeur. Une sorte de trophée que tout le monde veut empocher et qu'on est parvenu à nous décrocher. C'est bien la preuve que nous sommes nous aussi quelque part exceptionnel. Un amour de calcul mental ou de calculatrice qui voit tous ses problèmes triviaux réglés en une partie de jambes en l'air qui était censé être une communion qui devient comme une intention sans fond véritable.

Mais qui nous aimera nous si on ne fait que donner, servir des vis-à-vis parfois sans cœur ou prêts à s'envoler vers d'autres quêtes sans coeur. L'amour, selon Jason Mraz, musicien, est une chose drôle qui nous revient lorsqu'on le donne. Un drôle d'effet boomerang. Peut-être qu'il ne nous reviendra pas sous la forme souhaitée, peut-être qu’il ne viendra pas de la personne qu'on veut absolument parce que le goumin ( l'appellation en verlan ivoirien (nouchi) du chagrin d'amour. C'est lorsqu'on aime vraiment et qu'on est rejeté par notre partenaire ) était trop fort et qu'on crie justice et restauration ; mais pour sûr, l'amour est égal à lui-même et se récompense lui-même d'une façon telle qu'on se demande si cela est possible.


Princilia Pérès