Les Dépêches de Brazzaville



Détournement des fonds alloués au développement de Muanda: la Cosoc-LCC préoccupée par la situation


L'allocation allouée, selon la Cosoc-LCC dans son communiqué du 21 avril, est de l’ordre de 10 millions de dollars américains (USD). « La Coordination des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption (Cosoc-LCC) exprime sa profonde préoccupation suite aux conclusions du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) concernant la mégestion des fonds alloués au développement du territoire de Muanda, d’un montant de 10 000 000 USD, mis à la disposition  de la Commission de gestion des fonds Muanda (CGFM) », a indiqué la Cosoc-LCC.

Elle fustige le fait que ce rapport, daté du 17 décembre 2024 et publié depuis le 4 février de l’année en cours, « qui épingle pourtant des indices des graves irrégularités dans la gestion de ces fonds, n’ait pas encore fait publiquement l’objet d’une quelconque poursuite judiciaire ».

Pour la Cosoc-LCC, en effet, la CGFM, structure à laquelle a été confiée la gestion desdits fonds, a été créée irrégulièrement. Et comme si cela ne suffisait pas, elle a octroyé des marchés en violation de la loi n°10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics. « 70% des fonds dépensés ont été détournés de leurs destinations initiales. Les projets préfinancés à 100% sont inachevés à ce jour ; des dépenses supérieures à 10 000 USD, totalisant 3 067 331 USD, ont été payées en espèces ; plus de 520 000 USD ont été dépensés pour des motifs difficilement justifiables et 900 000 USD ont été utilisés au titre des frais de fonctionnement, de juillet 2022 à décembre 2023 sans aucun justificatif », a relevé Cosoc-LCC.

Elle salue le travail de contrôle de l’IGF dans la gestion des finances publiques et l'appelle à l’application immédiate des recommandations qu'elle a formulées dans son rapport. La Cosoc-LCC demande la poursuite par l’IGF du contrôle général des fonds alloués au développement communautaire dans toutes les zones d’exploitation des ressources naturelles, afin d’identifier d’éventuels cas similaires de mauvaise gestion. La mobilisation pacifique de la population du territoire de Muanda est sollicitée pour exiger la finalisation des projets inachevés et la réalisation des infrastructures initialement prévues. Il s’agit, selon le Cosoc-LCC, de l’université et de l’hôpital.

Dans le cadre de sa mission de contrôle, rappelle-t-on, l’IGF a enquêté l’année dernière sur la gestion des fonds destinés au développement communautaire dans cette cité de Muanda.

 


Lucien Dianzenza