Opinion
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- Analyse - Xinhua
DeuilVendredi 9 Janvier 2015 - 12:55 Le drame qui s’est déroulé en plein cœur de Paris, mercredi, et qui a décimé en quelques minutes la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo nous a frappé tout comme il a frappé l’ensemble de la presse mondiale. Car ce qui s’est passé ce jour là, à six mille kilomètres de nous, reflète une menace à laquelle n’échappe plus aucun pays, plus aucun continent. Fruit du fanatisme et donc de l’obscurantisme, elle est aussi vieille que l’espèce humaine, mais s’amplifie grâce aux technologies modernes et ne connaît donc pas de frontières.
Ayant vécu les terribles moments de la guerre civile de 1997 et 1998 qui, chez nous, infligèrent d’horribles blessures à la presse congolaise, nous sommes bien placés pour rappeler que la liberté de dire et d’écrire constitue l’un des fondements de la démocratie. Même si, parfois, elle prend une tournure qui suscite ici et là des réactions indignées, elle n’est pas discutable dès lors qu’elle respecte les règles déontologiques et juridiques qui la protègent. C’est ce qui explique l’émotion universelle provoquée par l’ignoble tuerie perpétrée hier dans le 11ème arrondissement de la capitale française.
Comme toute la presse à travers le monde nous sommes en deuil, nous journalistes des Dépêches de Brazzaville, et nous disons haut et fort que le crime commis contre la rédaction de Charlie Hebdo ne peut pas, ne doit pas rester impuni. Mais nous ajoutons aussitôt, à l’attention de ceux qui croient pouvoir faire taire la presse dans une société libre en usant de la violence, que de tels agissements n’auront comme résultat que d’ancrer un peu plus les journalistes dans leur volonté d’aller jusqu’au bout de leur mission qui est d’informer le public. Au-delà même de la presse ils ne peuvent qu’engendrer une mobilisation générale de l’opinion publique comme on le voit aujourd’hui en France, en Europe et dans le monde.
Nos pensées, en cet instant, vont d’abord, bien sûr, à ceux qui ont été frappés dans leur chair et aux familles endeuillées qui ont vu l’un des leurs disparaître dans ce drame. Elles vont aussi aux dirigeants des nations libres qui se trouvent confrontés à des menaces d’autant plus dangereuses qu’elles sont diffuses, car c’est eux et eux seuls qui peuvent combattre la violence aveugle dont nos sociétés sont la cible.
Les Dépêches de Brazzaville Edition:Édition Quotidienne (DB) |