Disparition : un dernier hommage à Henri Germain Yombo
En effet, a poursuivi le conseiller, il a plu au Très-Haut de rappeler à lui, le 16 octobre dernier, l’âme de sa créature Henri Germain Yombo alors qu’il se trouvait en France pour des soins médicaux. Tel un tocsin dans une nuit noire et paisible, le grondement puissant du tonnerre annonciateur de la fatalité s’est brutalement abattu dans la clameur assourdissante du ciel, plongeant tout le monde dans une profonde consternation et une déroutante affliction. Mais cette disparition survenue si loin de son Makoua natal qu’il affectionnait particulièrement n’altère cependant en rien ni son nom, ni même les nombreuses œuvres qui font indéniablement de lui un "être de lumière", un être digne d’être élevé au milieu des plus illustres parmi ses contemporains, ses compatriotes tant étaient immenses sa créativité et son talent dans des secteurs aussi variés que complexes. De cette ascendance, Henri Germain Yombo s’inspirera pour forger, à force de courage, de labeur et de sacrifice l’œuvre de toute sa vie, le groupe GPY (Mokili mobimba) qu’il lègue aujourd’hui en héritage à toute la jeunesse africaine de par son exemplarité et son accomplissement. Un parcours de combattant S’agissant du parcours de Henri Germain Yombo, le conseiller Yves Ickonga a fait savoir à l’auditoire qu’après ses études primaires à Makoua où il obtient le Certificat d’études primaires et élémentaires en 1974, il est précocement saisi par un sens des responsabilités qui le conduira très vite dans l’école de la vie, à exercer de nombreux petits boulots, avec un sens aiguisé des affaires qui fera plus tard sa grande notoriété digne d’un personnage de roman d’aventure. Ainsi donc, après l’obtention du Brevet d’études moyennes générales, sa formation se déroulera entre l’obtention du diplôme de l’École nationale moyenne d’administration, option administration générale en 1987, un baccalauréat la même année, qui sera suivi par un Diplôme d’études universitaires générales en lettres modernes de l’Université Marien-Ngouabi.
Un expert internationalement reconnu Concernant justement le volet musical et culturel, le conseiller Yves Ickonga a indiqué que de simple mélomane à expert internationalement reconnu, Henri Germain Yombo a su gravir, grâce à sa passion et son intelligence de la vie, les différentes étapes qui font des petites rivières des océans infranchissables. Ainsi donc, avec comme instrument managérial son groupe GPY, il s’est imposé au fil des années comme un véritable mastodonte de la promotion culturelle au Congo et en Afrique, surtout comme un entrepreneur visionnaire et novateur de la production scénique. De nombreux artistes musiciens de renom, nationaux, de la diaspora ou même internationaux, ont profité de sa grande expérience pour se produire. De ce point de vue, il aura grandement impacté le rayonnement de la musique congolaise de ces vingt dernières années. Les Bantous de la capitale, Roga-Roga, Zao, Kingoli, David Kassa ou encore Zaïko Langa-Langa, Papa Wemba, Koffi Olomidé, Werrason, Fally Ipupa (présent à la cérémonie funéraire), bref, les plus grandes stars de la rumba congolaise des deux rives se sont exprimées souvent à son initiative, et sous son leadership.
Sur le plan politique, Henri Germain Yombo a été activiste de l’Union de la jeunesse socialiste congolaise en 1980, et est devenu membre du Parti congolais du travail en 1996. Il est resté fidèle à ses convictions politiques depuis cette période, résistant à l’appel des sirènes dans les moments difficiles. Cette loyauté et cette fidélité au président de la République lui ont valu sa grande audience, au point de continuer à servir aux premières lignes dans l’organisation des événements politiques les plus importants, sacrifiant souvent sa vie privée et familiale, allant d’un bout à l’autre du pays, de jour comme de nuit, à l’image d’un soldat guidé par une haute idée de son destin. Grand serviteur de la République, il a ainsi bénéficié du grand honneur d’être plusieurs fois décoré dans l’Ordre du dévouement congolais au grade de chevalier, officier et commandeur, avant d’être élevé à titre exceptionnel en 2019 à la dignité de Grand officier. Après cet éloge, la dépouille de Henri Germain Yombo a été conduite à la Basilique Sainte Anne pour sa dernière messe, avant de prendre la direction de Makoua, dans le département de la Cuvette, pour son inhumation. Notons que Henri Germain Yombo est né à Makoua, le 29 décembre 1960, de Germain Yombo et de Thérèse Pella. Il est décédé le 16 octobre à Paris à l’âge de 64 ans. Bruno Zéphirin Okokana Légendes et crédits photo :1- Les officiels à la cérémonie funéraire de Henri Germain Yombo dit Beethoven/ Nimi photo
2)- Le corps sans vie de Beethoven Henri Germain Yombo/ Nimi photo
3- La ministre Marie-France Lydie Pongault s’inclinant devant la dépouille de Henri Germain Yombo/ Nimi photo
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