Enjeux démocratiques : l’UE contre les restrictions de déplacement de certains opposants
Cette façon de faire n’est cependant pas du goût de l’opposition qui y perçoit une ingérence dans ses affaires. Il est, en effet, fait état des restrictions imposées aux opposants dont les libertés de mouvement sont de plus en plus compromises en violation de l’article 30 de la Constitution et de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il appert que des opposants désireux de se rendre dans l’arrière-pays seraient tenus désormais de présenter tous les détails liés à leur itinérance (contenu des messages, parcours, agenda de travail, contacts, composition des délégations, etc.) de sorte à permettre aux structures de l’Etat concernées de parer à toute éventualité. La situation de Vital Kamerhe paraît tellement flagrante que l’Union européenne s’y est mêlée en mettant en garde contre toute forme de glissement. La délégation de l’UE est montée au créneau pour dénoncer « les entraves et les restrictions de déplacement dont certains responsables politiques de l’opposition ont été récemment l’objet » dans la perspective des prochaines élections locales, provinciales, législatives et présidentielle d’ici à novembre 2016. « Il est important de protéger l’exercice de la liberté d’expression, de respecter les droits de l’opposition, d’assurer un espace politique ouvert et de garantir la liberté de mouvement ainsi que l’indépendance et l’impartialité de la justice », a tenu à rappeler la délégation de l’Union européenne (UE). Elle exhorte les partis politiques à jouer pleinement leur rôle constitutionnel dans un esprit démocratique. Ces restrictions, s’il y a lieu, constituent un sérieux handicap pour les opposants qui risquent de ne pas amorcer leur-précampagne électorale en toute liberté en prévision des élections locales, municipales et provinciales prévues pour cette année. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Vital Kamerhe |