Evolution remarquable de la presse sportive du Congo indépendant : héritage et avenir (1)

L'avènement des médias audiovisuels, en particulier la première chaîne de télévision nationale congolaise en 1961, a joué un rôle majeur. Ainsi, la presse sportive audiovisuelle a vu émerger davantage de figures marquantes que sa contrepartie dans la presse écrite, donnant naissance à des talents notables tant à la radio qu' à la télévision, qui ont servi d'exemples.

Dans le domaine de la chronique sportive écrite, des personnalités telles que Fulbert Kimina Makumbu, surnommé "FKM pilote", "El Bravo", "Carioca" ou "JJ penalty", ont émergé dès 1960 dans les colonnes de la Semaine Africaine, suivies de Célestin Nkoua (connu également sous le nom d'Auguste Ngongara dans l'hebdomadaire de l'UDDIA, "Congo ya sika". Ces deux figures illustres ne sont que quelques exemples parmi d'autres dans le domaine des chroniques sportives écrites.

FKM pilote, influencé par le talent "latiniste" de son directeur de l'époque, le père André Ducry, a popularisé le terme "Stelliens" pour désigner les supporters de l'Étoile du Congo dans les pages de la Semaine Africaine. De même, Jonas Bahamboula Bemba, surnommé "Tostao", et le Bantou Di Stefano Mananga, surnommé "L'enfant de l'homme", ont marqué cette période. Fulbert Kimina-Makumbu, de 1960 à 2006, a incarné l'excellence du journalisme sportif par sa persévérance et sa longévité, inspirant de nombreuses générations de journalistes et de photojournalistes, y compris son fils aîné, Serge Fulbert Kimina-Makumbu. Une des citations célèbres de la Semaine Africaine n° 1000 souligne le rôle crucial du reporter sportif dans la formation de l'opinion publique.

À la fin de sa carrière, Fulbert Kimina-Makumbu a été désigné "Journaliste du siècle" par le Comité national olympique et sportif congolais. Quant à Célestin Nkoua (Auguste Gongarad), il a marqué les esprits par sa plume alerte, efficace et métaphorique, mêlant habilement l'histoire aux événements sportifs. Son titre évocateur après la défaite de l'Étoile du Congo contre l'AS Bantou en championnat de football de Brazzaville en est un exemple frappant : "Mananga l'enfant de l'homme secoue le ciel et l'étoile tombe". Malheureusement, son engagement politique l'a souvent éloigné du journalisme sportif. Nous lui devons également l'appellation de "Monsieur technique" pour sa couverture de l'AS Bantou dans les années 1970… (A suivre)