Festival du cinéma euro-africain : « Moi capitaine » clôture le rendez-vous
Profondément émouvant, “Moi, capitaine” s'inspire de récits vrais de jeunes sénégalais s'étant lancés dans une perilleuse traversée vers l'Europe pour raconter avec authenticité cette aventure extrême. Durant près de 2h, entre humour et drame, ce long métrage a tenu en haleine le public qui a voyagé dans toutes sortes de sentiments et d’émotions : rire, regret, peur, douleur, audace, résilience… Au terme de la projection, l’ambassadeur du Sénégal au Congo, Abou Lo, a salué cette œuvre cinématographique dont la trame traite des problèmes qui préoccupent les gouvernants africains et européens, particulièrement ceux du Sénégal. Pour lui, ce film retrace certes la tragédie des immigrants africains qui passent par le Sahara, mais il y a d'autres tragédies qui ne se passent pas nécessairement au Sahara, mais dans l'océan Atlantique. Des bateaux pris à partir des zones du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie, qui échouent dans les rives de l'Espagne avec des bilans importants de morts et de disparus. “ Le message fort de ce film est de réaliser que ce dont nous allons chercher ailleurs, nous pouvons l'obtenir ici, en travaillant et en se formant. C'est pourquoi au Sénégal aujourd'hui, la priorité de l'ancien, comme du nouveau régime, c'est de lutter contre l'immigration clandestine. Tous les efforts sont faits pour maintenir les jeunes, accroître l'employabilité des jeunes, la formation des jeunes pour les retenir dans nos pays”, a fait savoir le diplomate sénégalais.
Destiné à réveiller les consciences et à donner un visage aux drames qui viennent chaque jour gonfler le flot des informations, il estime qu’autant que le film a bouleversé par la justesse de son regard et la qualité de son interprétation, “dans le même temps, j'espère que nous en ressortons déterminés à nous battre et à nous mobiliser pour continuer à faire changer les perceptions négatives sur l'immigration”. Pour le jeune artiste gospel MNA best, ce film bien réalisé, avec de belles images, est une vraie leçon pour les jeunes africains qui feraient mieux d’investir chez eux que d’aller chercher un bonheur illusoire ailleurs ; d’autant plus qu’arriver à destination n’est pas garanti comme on a pu le voir. Merveille Jessica Atipo Légendes et crédits photo :1- Capture d’une séquence du film durant la projection/Adiac
2- Une vue du public avant la projection du film/Adiac
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