Filière Bois : vers la promotion du label bois au Congo
« S’il nous est permis de nous réjouir des importantes avancées enregistrées dans le domaine de l’aménagement forestier durable, il n’en demeure pas moins qu’en matière de développement des industries de transformation des bois, de grands efforts restent encore à fournir », a déclaré le ministre des Zones économiques spéciales et de la diversification économique, Emile Ouosso, au nom de la ministre de l’Economie forestière Rosalie Matondo. Menée dans le cadre du projet d’Appui au climat des investissements et à la gouvernance sectorielle forêts/bois, financé par la Banque africaine de développement, cette étude s’insère dans la dynamique d’optimiser l’utilisation de la ressource ligneuse, dans un contexte de gestion durable. L’objectif est de contribuer à une croissance forte et inclusive à travers l’amélioration du climat d’investissement et la diversification de l’économie nationale par le biais, notamment, d’un appui à la gouvernance du secteur forestier. « Le gouvernement cherche à sortir du cercle vicieux des matières premières avec lesquelles notre pays s’insère de manière inégale dans les échanges internationaux. Nous ne voulons plus exporter nos emplois, nos valeurs ajoutées, tout ce que nous avons comme richesse de manière brut pour que cela nous revienne de manière transformée et plus cher, aboutissant ainsi au déséquilibre macroéconomique », a affirmé Emile Ouosso. Pour améliorer les recettes de l’Etat, une série de mesures est préconisée notamment, la promulgation du nouveau code forestier ; l’élargissement de l’assiette fiscale du secteur forestier ; l’institution du régime de partage de production dans le secteur forestier ; et l’obligation de la transformation intégrale des grumes sur le territoire national. Promouvoir le contenu local En effet, sur l’ensemble du territoire national, le tissu industriel dédié au bois reste encore dominé par des installations de première transformation, à savoir les scieries, les usines de déroulage, de tranchage, dont la valeur ajoutée est relativement faible. Et, les produits issus de cette première transformation sont pour l’essentiel, destinés aux marchés extérieurs, réputés marchés de niche, du reste très exigeants, à défaut d’un marché local suffisamment demandeur. « Les unités de deuxième et troisième transformation sont très peu développées et quasi-inexistantes chez les opérateurs, malgré quelques tentatives isolées. », a-t-il reconnu. En conséquence, les coupes de bois portent sur un nombre très limité d’essences malgré l’important potentiel dont disposent les forêts congolaises, les processus technologiques à faible rendement matière, soit 30%, associés à ce tissu industriel de première transformation, génèrent d’importantes quantités de résidus de bois, soit plus de la moitié du volume entré en usine. Pour les experts du Groupe Forest resources management ingénierie, « cette étude a permis d’analyser les moyens de développement de la deuxième et troisième transformation du bois au Congo, non seulement par les opérateurs industriels mais aussi par le secteur artisanal afin de servir des marchés locaux, régionaux et internationaux à partir des produits transformés plutôt que d’exporter des grumes ou des produits de premières transformations à faible valeur ajoutée. Donc garder la valeur ajoutée dans le pays afin de développer l’économie et les emplois. » La perte des opportunités d’emplois en raison de la sous valorisation de la ressource ligneuse « est un véritable désastre socioéconomique intolérable qu’il nous faut corriger à tout prix et de toute urgence », a dit le ministre en charge des ZES, à la faveur de la promulgation le 8 juillet 2020, de la loi n°33-2020 portant code forestier, qui met un accent particulier sur la transformation de l’essentiel de la production de grume sur le territoire national. « Il faut signaler qu’au niveau des très petites, petites et moyennes entreprises (TPPME), il y a une structure que le gouvernement a mis en place la bourse de sous-traitance et de partenariat d’entreprises créée par une loi. Elle a vocation d’accompagner les TPPME -receveuses d’ordres- à avoir des marchés auprès des grandes entreprises -donneuses d’ordres. C’est le sens du label contenu local dans le domaine des TPPME. La discrimination positive, c’est de permettre que les petites entreprises locales -de droit congolais- de bénéficier des marchés des grandes entreprises », a fait savoir Manassé Kanquaye Kanyi, conseiller à l’artisanat du ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Secteur informel. La mise en œuvre de ces réformes nécessitent un environnement favorable, au sein duquel les zones économiques spéciales, les politiques publiques de promotion du secteur privé et d’encadrement des PME, des PMI et du secteur informel, joueront un rôle prépondérant. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Les participants à l'atelier |