Grands Lacs : J. Peter Pham nommé envoyé spécial des États-Unis dans la région
Tout un challenge pour cet officiel américain censé apporter de solides références à cet important travail à un moment crucial pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région. Avec lui, il va sans dire que le Congo devra faire beaucoup plus pour rendre le processus électoral crédible et lutter contre la corruption, d’autant plus que le nouvel envoyé spécial des Etats-Unis est réputé proche des lobbyistes de l’opposant Moïse Katumbi. Une nouvelle épreuve se dessine donc pour le régime Kabila qui sait qu’il n’a pas droit à l'erreur sur ces créneaux au risque de se mettre en porte-à-faux avec l’administration Trump. Par ailleurs, il est à noter que la nomination de Peter Pham intervient dans un contexte particulier de refus par la RDC d' accepter les envoyés spéciaux. La nomination de l’ex-président sud-africain, Thabo Mbeki, comme envoyé spécial de la Sadc en RDC, s’est butée à cette prise de position ferme plus d’une fois exprimée par Kikaya bin Karubi, le conseiller diplomatique du président de la République, Joseph Kabila. Comment la RDC va-t-elle gérer cette nomination dont le refus risque de créer un fâcheux précédent diplomatique avec les Etats-Unis, à deux mois des élections ? Partisan du fédéralisme ayant recommandé en 2012 l’éclatement de la RDC en plusieurs États dans une tribune publiée par le "New York Times", Peter Pham aura-t-il des rapports très tendus avec les autorités congolaises à l’instar de ses prédécesseurs ? La question vaut son pesant d’or. Né à Paris dans une famille d’origine vietnamienne, J. Peter Pham est diplômé en économie de l’université de Chicago. Sa nomination comme envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs en Afrique est perçue par certains analystes américains comme l’expression de la volonté de maintenir la pression sur les dirigeants congolais pour un processus démocratique et les droits de l’homme. Alain Diasso Légendes et crédits photo :J. Peter Pham |