Les Dépêches de Brazzaville



Initiative : des livres d'occasion pour redonner aux Congolais le goût de la lecture


Colombe Boueya a déclaré, à l'occasion d'une étude menée par l'Agence congolaise d'information, que l'amour de la lecture est devenue, en terre congolaise, une espèce en voie de disparition. Pour s'approvisionner en livres, elle se tourne soit vers ses collègues vendeurs, soit vers les personnes de bonne foi qui lui proposent quelques bouquins de leurs bibliothèques personnelles, a-t-elle dit.

Selon elle, les titres qui intéressent les acheteurs sont ceux portant sur les métiers, la religion, l'école et le développement." Il existe une autre qualité de livres qui les fascinent. Ce sont les livres qui traitent de l'occultisme. Mais moi, je n'y touche pas, car je me dis qu'ils n'apportent rien de bon aux gens", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, attirant l'attention des autorités congolaises sur la baisse de niveau de travail des élèves et étudiants, Colombe Boueya a proposé l'organisation des campagnes de sensibilisation à l'importance du livre et l'utilité de la lecture.

Apportant sa pierre à l'édifice, elle a signalé son habitude d'organiser des ateliers de lecture.  Au cours de ces séances récréatives, elle a fait remarquer qu'elle en profite pour faire des dons de livres aux jeunes, sans attendre un quelconque gain financier.

Participant à l'enquête, Reich Malonga a révélé qu'il aime tellement son métier qu'il ne le changera contre rien au monde. "Car je suis maître de mon temps. Je suis comme un électron libre. Je n'ai d'ordre à recevoir de personne", a-t-il argumenté. " Je réussis à subvenir aux besoins essentiels de ma famille grâce à ce travail. Je sais qu'il n’est possible d'obtenir tout ce que l'on désire, mais je suis sûr d'une chose, nous pouvons avoir tout ce dont nous avons besoin", a-t-il poursuivi.

En outre, en ce qui concerne les difficultés, Reich Malonga a laissé entendre que ses collègues et lui ne se sont pas respectés non seulement par le commun des mortels mais également par certaines autorités. " Nous voulons que notre secteur d'activités soit réglementé", a-t-il envisagé.

Pour le compte des acheteurs de ces livres d'occasion, la lycéenne Mercia Milémé dit sa préférence au sujet de ces librairies de fortunes. A son avis, les bouquins vendus dans ces espaces sont à la fois accessibles et moins coûteux. Par contre, dans les librairies conventionnelles, a-t-elle repris, les livres sont vendus à des prix faramineux. Et selon elle, le cadre dans lequel ils sont exposés est tellement influent qu'il repousse les personnes aux moyens modestes.

Terminant son propos, elle a fait savoir qu'elle avait entièrement confiance aux vendeurs de livres d'occasion. Ces personnes sont des pères et des mères de familles responsables. Par conséquent, elles ne pourraient prendre le risque d'exposer des livres volés. La vente de livres constitue leur gagne-pain, a-t-elle soutenu.

 


Chrit Louzany

Légendes et crédits photo : 

Colombe Boueya