Kinshasa : l’OCDH dénonce un scandale immobilier
Selon cette organisation, alors que ni la loi ni l’arrêté créant le Corps des inspecteurs de la territoriale ne donne nullement à ceux-ci le droit d’agir en matière de déguerpissement des personnes, ces derniers soutiennent leur impunité par la lettre N°1404/CC/CAB-Prés/08/00/2016 du 26/08/2016 attribuée au président de la Cour constitutionnelle (CC), pour justifier leurs forfaits. Leur dernier forfait connu remonte, a souligné l’OCDH, au 7 septembre 2016 « lorsqu’un inspecteur de la territoriale à la tête d’une trentaine de policiers affectés à l’Inspection générale de la territoriale pour assurer la garde, la protection des inspecteurs de la territoriale ainsi que la sécurisation des différents sites dans leurs milieux de travail, les a détournés de leur mission officielle en vue du déguerpissement de Mme Marie André Muila Kayembe de la résidence familiale sise avenue Kananga, n° 33, Quartier Binza/Pigeon, dans la commune de Ngaliema et ce, en dehors de la décision de justice ». À en croire l’ONG de défense des droits de l’Homme, ce groupe a emporté tous les biens de la famille vers une destination inconnue. Et pourtant, a noté cette association, il est de notoriété publique qu’en RDC, « le déguerpissement d’une personne physique ou morale découle d’une décision de justice coulée en force de chose jugée ». C’est justement, a précisé l’OCDH, pour garantir les droits des particuliers contre de tels agissements et éviter ainsi l’arbitraire que le procureur général de la République a pris la circulaire N°001 du 26/08/2009 portant interdiction du recours aux réquisitions d’informations aux fins de déguerpissement des personnes, laquelle circulaire a force de loi et se doit de s’appliquer à tous. Violation aussi manifeste de la loi L’OCDH dit, par ailleurs, ne pas comprendre que face à une violation aussi manifeste, toutes les plaintes initiées par la victime nommée Mme Muila et sa famille soient demeurées lettre morte et que celle-ci continue à subir les affres d’une vie de sans-domicile-fixe alors qu’elle devrait être protégée par la loi. « À quelles fins le président de la Cour constitutionnelle a-t-il pu écrire une telle lettre qui attribue des compétences particulières des cours et tribunaux à un service de l’État qui en abuse à souhait ? », s’est demandé l’OCDH pour qui seul le président de la Cour constitutionnelle est à même de mettre un terme à cette situation qui ne cesse de ternir son image de marque. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Photo: une vue du centre-ville de Kinshasa. |