Les Dépêches de Brazzaville



Le Vatican : les procédures et rites funéraires à la succession du pape François


Le rôle du pape dans l’Église catholique

Le pape représente l’autorité suprême de l’Église catholique, exerçant un pouvoir absolu sur l’institution. Figure spirituelle centrale pour 1,4 milliard de catholiques à travers le monde, il guide les fidèles qui, bien que suivant principalement les enseignements bibliques, se réfèrent également à ses directives concernant la doctrine et les pratiques religieuses. Près de la moitié des chrétiens dans le monde est catholique romain, tandis que les autres confessions chrétiennes comme les protestants et les orthodoxes ne reconnaissent pas l’autorité papale. Le pape réside au Vatican, le plus petit État indépendant du monde, enclavé dans Rome. Il ne perçoit pas de salaire, mais toutes ses dépenses personnelles et de voyage sont prises en charge par le Vatican.

Les cérémonies funéraires simplifiées

Les obsèques papales ont traditionnellement été caractérisées par leur complexité protocolaire. Cependant, François avait approuvé des modifications pour simplifier ce rituel. Contrairement à ses prédécesseurs qui étaient enterrés dans trois cercueils emboîtés en cyprès, plomb et chêne, il a opté pour un simple cercueil en bois doublé de zinc. Il a également rompu avec la tradition qui voulait que la dépouille du pape soit exposée sur un catafalque élevé dans la basilique Saint-Pierre. Les condoléances pourront se faire pendant que le corps reposera dans son cercueil. Seul le couvercle sera retiré. François devient le premier pape à être inhumé en dehors du Vatican depuis plus d’un siècle. Sa dépouille reposera dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, l’une des quatre basiliques papales majeures de Rome.

Le processus de sélection du nouveau pape

Le successeur du pape est choisi par les plus hauts dignitaires de l’Église catholique, le collège des cardinaux. Ces cardinaux, tous des hommes directement nommés par le pape, sont généralement des évêques consacrés. Actuellement, l’Église compte 252 cardinaux, dont 138 sont éligibles pour voter lors du conclave papal. Les autres, âgés de plus de 80 ans, ne peuvent pas participer au vote, mais peuvent contribuer aux discussions préliminaires.

Le conclave : une tradition séculaire

À la mort du pape, les cardinaux sont convoqués au Vatican pour le conclave. Durant la période entre le décès du pape et l’élection de son successeur, c’est le collège des cardinaux qui gouverne l’Église. L’élection se déroule dans le plus grand secret. Les cardinaux votent individuellement pour leur candidat préféré, un processus qui peut prendre plusieurs jours. Historiquement, certains conclaves ont duré des semaines ou des mois, certains cardinaux étant même décédés pendant le processus. Le seul indice visible de l’avancement du conclave est la fumée qui s’élève deux fois par jour de la cheminée de la chapelle Sixtine, résultant de la combustion des bulletins de vote. Une fumée noire signale l’absence de consensus, tandis que la traditionnelle fumée blanche annonce l’élection du nouveau pape.

L’annonce du nouveau pontife

Après l’apparition de la fumée blanche, le nouveau pape se présente généralement dans l’heure qui suit au balcon donnant sur la place Saint-Pierre. Le doyen des cardinaux prononce alors la célèbre formule latine « Habemus papam » (Nous avons un pape). Le nouveau pontife est ensuite présenté sous son nom papal choisi, qui peut différer de son nom de naissance.  Théoriquement, tout homme catholique baptisé peut être élu pape. En pratique, les cardinaux préfèrent choisir l’un des leurs. Lorsque François fut élu en 2013, il devint le premier pape sud-américain, représentant une région qui abrite environ 28% des catholiques du monde. Cependant, l’histoire montre une forte tendance à élire des papes européens, particulièrement italiens. Sur les 266 papes élus jusqu’à présent, 217 étaient italiens. L’Afrique, qui compte 25%  de chrétiens, attend son premier pape !


Noël Ndong