Les immortelles chansons d’Afrique : « Dernier coup de sifflet » de Stervos Niarcos
« Dernier coup de sifflet » est une métaphore que Niarcos emploie pour désigner la mort. Considéré comme un malfrat, alors qu’il clame son innocence, l’auteur s’adresse à Dieu qui est le maître des temps et des circonstances. A sa mère, il dira s’il avait su, il n’aurait pas accepté d’être né. A ses détracteurs, il posera la question : « Wapi cimetière ya moto oyo ngai na boma ? kombo ya mobulu bapakola ngai na nzoto se ya pamba mpo nazalaka amoureux ya kitendi », en français « Où est le cimetière de la personne que j’ai tué ? Vous avez badigeonné mon corps de l’étiquette de criminel parce que je suis amoureux du tissu ». Ce morceau démarre par une entrée « Vocal-instrumental » : Papa Wemba, Bozi Boziana, Fataki et Niarcos chantent en chœur en exécutant une sourdine. Puis vient le solo vocal de Papa Wemba qui sera suivi de celui de Bozi. Le synthétiseur manié par Maurice Poto. Les guitares sont jouées par Rogo Stars, Ping Pong et So-Kalmery, les percussions par Mondo Lay-Lay. La direction artistique de cet album est assurée par Papa Wemba. Né le 31 mai 1952 à Léopoldville, Adrien Mombele Ngantshie, alias Stervos Niarcos, a démarré sa carrière musicale comme parolier. Sa première chanson « Toutou », interprétée par Bozi Boziana dans Zaiko Langa Langa, a connu un grand succès. En 1984, il sort "Champs Elysées". En 1989, il enregistre deux albums, « La religion ya kitenda » et « Epaka ekomi na 2e période ». Il s’est plus illustré dans le domaine de la sape, phénomène qui a pris naissance à Brazzaville par des adulés de la haute couture qui mettent en avant l’élégance, l’apparence vestimentaire et la frime. Décédé le 10 février 1995 à Paris, à l’hôpital Salpêtrière, Niarcos est l’un des premiers à ramener la voilure Porsche à Kinshasa.
Frédéric Mafina Légendes et crédits photo :Pochette de l'album |