Les immortelles chansons d’Afrique : « Marie Louise » de Wendo Kolosoy
Selon le musicologue Mampouya Mam’sy dans son livre « Cours de musique congolaise », la forme mélodique utilisée dans cette magnifique chanson est l’homophonie. C’est le chant d’une personne avec accompagnement d’un instrument ou d’un orchestre. Dans ce cas de figure, Wendo est accompagné par le génial guitariste Henri Bowane dont le doigté est admirable. Il transpose sur sa guitare les rythmes traditionnels de la tribu Mongo dont il est issu. Ici, le dialogue entre la guitare de Bowane et le chant de Wendo est un véritable régal auditif. Il faut dire qu’à l’écoute de cette cantilène, on a comme l’impression d’avoir deux guitaristes, alors que c’est une seule guitare assurée par Bowane. Si plusieurs voix s’étaient levées pour louer l’œuvre de Wendo Kolosoy, une grande place mérite néanmoins d’être réservée à Bowane qui a jeté les bases d’une ligne mélodique dont les générations d’accompagnateurs et solistes se sont servies et se servent encore dans la rumba congolaise. Il a été le mentor de Luambo Makiadi, a favorisé l’éclosion de plusieurs orchestres, le Negro Jazz, Ok Jazz, etc. Notons que c’est dans « Marie Louise » qu’apparaît le vocable " Sébène" pour désigner les jeux de guitare de Bowane. Un terme qu’on a attribué, à tort, à Zaiko. Né le 25 avril 1925 à Mushie, dans la province de Bandundu, Kolosoï Antoine Wendo s’est imposé comme un chanteur de talent, à la fin des années 1940. En 1943, avec le succès de Paul Kamba et son Victoria Brazza, il s’inspirera de ce nom pour créer Victoria Kin. En 1955, avec Léon Bukassa et Manuel d’Oliveira, il crée l’orchestre Trio Bow. En 1965, il quittera son pays et marquera une pause dans sa carrière pour ne revenir qu’en 1997. En 2002, il signe « Amba », sous le label « Marabi ». Wendo décède le 28 juillet 2008.
Fréderic Mafina Légendes et crédits photo :La pochette de l'album |