Littérature : un hommage rendu en France à Gabriel Okoundji
Gabriel Mwènè Okoundji figurait cette année parmi les invités de marque. L’écrivain que le quotidien Sud-Ouest qualifie de « grande voix de la poésie africaine francophone » y a notamment parlé de son recueil L'âme blessée d'un éléphant noir publié en mars chez Poésie/Gallimard et préfacé par Boniface Mongo Mboussa. Une consécration pour le natif d’Okondo, second poète africain à entrer dans le cercle restreint d’une collection exigeante. « Faire entrer un poète vivant dans une collection est rare, » soulignait à l’occasion de sa sortie son éditeur, Jean-Pierre Siméon, dans le quotidien régional Sud-Ouest, séduit par « cette voix qui frappe plus que d’autres et la qualité très haute de son inspiration ». La presse française a, d’ailleurs, accueilli cet ouvrage avec les honneurs. Le quotidien Le Monde; dans son édition du 4 avril, titre un article « Le souffle ancestral », n’hésitant pas à qualifier Okoundji de « grand poète de la mémoire et de l’initiation » même si, hélas, le prestigieux média se trompe de pays ! « C’est un passeur de sagesse, traduit en de nombreuses langues, dont le japonais et l’occitan », rapporte Le Monde (Vient d’être réédité en version bilingue français-espagnol le recueil Apprendre à donner, apprendre à recevoir aux Editions Nouvelles Traces.) Saluant son statut de « mwènè… chef, garant de la parole transmise par ses ancêtres », le quotidien français a ces mots : « Ni colère ni désespérance chez Okoundji, mais la conscience de la fragilité humaine ; une certaine exaltation de la patience aussi ». Une voix qui vient de quelque part A Bordeaux, au cours de ce Grand Entretien, le poète a évoqué son travail d’écriture que d’aucuns qualifient de « sonorités au rythme d’une incantation mêlées » aux images de sa terre natale. S’en est suivi un dialogue poétique sur l’existence. Et un hommage à travers plusieurs interventions. Cettina Rizzo, professeure à l’Université de Catane en Sicile, dont les étudiants ont soutenu leurs travaux sur les œuvres du poète traduites en italien, et, par sa littérature, remonté le fleuve Congo, la rivière Alima, les villages Ngoko et Ewo…, a formulé le vœu que la poésie du Mwènè « continue à nourrir nos réflexions et à nous rappeler que, dans un monde en perpétuel mouvement, l’essence et la beauté de la parole restent un abri, une force et un espoir ». Quant à Henri Djombo, bien qu’absent, en son rang de président de l’Union nationale des écrivains et artistes congolais, il avait tenu à apporter sa contribution saluant « le poète majeur qui a su s’enraciner jusqu’à prendre essor dans l’héritage culturel de nos traditions, avant de le livrer à l’universel » … « Voilà un homme qui, même éloigné de son pays natal, sait toujours donner de la vitalité à la relation dans sa foi de Bantu… ». Avant de conclure par une belle marque de respect : « Que la poésie, qui t’a toujours ramené vers tes racines et t’attache comme l’ancre à ton pays, demeure une lumière des lendemains ! Que cette totalité de la parole qui t’habite soit hymne à l’humanisme. » A l’issue de cet hommage qui a rassemblé plus de cent personnes, Gabriel Okoundji a reçu des mains de l’adjointe au maire de Bordeaux la médaille d’Officier des arts et des lettres qui lui avait été décernée en 2018 par le ministère français de la Culture. L’âme blessée d’un éléphant noir. Poésie/Gallimard. 208 pages. 9,30 €, numérique 9€ Bénédicte de Capèle Légendes et crédits photo : 1- Sylvie Justome, adjointe au maire de la ville de Bordeaux, a remis à Gabriel Okoundji la médaille française d'Officier des arts et des lettres / Jean-Pierre Richard
2- 1° Pre Cettina Rizzo de l'université de Catane (Italie), Gabriel Mwènè Okoundji, Sylvie Justome, Philippe Moukoko qui a lu l'hommage de Henri Djombo, et Jacques Queinnec, directeur des Cygnes de vie / Jean-Pierre Richard |