Les Dépêches de Brazzaville



Livres : « Refaire l’image » pour une jeunesse plus consciente et avant-gardiste


Mavi Emmanuel Diabankana Touzolona n’est qu’à ses débuts, mais déjà sa plume fait preuve d’une bonne maturité. « Refaire l’image : un tremplin de la génération étendard » est une analyse des maux qui minent le Congo en particulier et l’Afrique en général en vue d’une piste de solutions devant permettre à préparer un lendemain meilleur.

 Grosso modo, cet essai de 105 pages, réparti en dix chapitres, fait une autopsie sans concession de la gouvernance des États africains. Comme le souligne Julien Makaya dans la préface du livre, « Refaire l’image » s’inscrit dans une démarche proche de celle de la médecine. Cela dans la mesure où l’ouvrage établit un diagnostic synoptique des principales calamités dont souffre l’Afrique, avant de formuler une esquisse de protocole thérapeutique.

Des maux que l’auteur présente en recto-verso. « Le problème des Congolais ou des Africains en général est à la fois extérieur et intérieur. Extérieur en raison de la menace occidentale qui ne cesse de charmer avec beaucoup de malice le potentiel du continent. Intérieur pour avoir livré le peuple désormais à une contradiction ou un conflit interne sans fin, inscrit autour de l’ethnocentrisme, le tribalisme, le népotisme, l’aliénation culturelle, etc. », a-t-il expliqué.

Selon Mavi Emmanuel Diabankana, cette double confrontation implique un redoublement d’effort dans la mesure où on ne parlerait d’un triomphe imminent sur la situation extérieure qu’à l’occasion d’une résolution de la situation intérieure. « Nous en sommes là encore et c’est ce que nous devons reconnaître », a-t-il regretté malheureusement.

Alors quand faut-il remédier à la maladie ? Quelle est la période propice pour réussir le traitement ? L’essai affirme bel et bien maintenant et en s’appuyant essentiellement durant la jeunesse. De même qu'il faut battre le fer quand il est chaud, il va de soi qu’un traitement est réussi et efficace à fortiori dès le bas âge, donc en étant jeune. Ainsi, on peut assurer l’immunisation de l’organisme. Dans cet élan, l’auteur suggère de refaire l’image, notamment celle du continent maintenant.

Après une génération en vient une autre. Avisée, la jeunesse africaine l’est dorénavant. Et parce qu’il n’est jamais trop tard, par « Refaire l’image », l’essayiste congolais appelle les nations africaines, particulièrement sa jeunesse, à bannir tout fléau qui ligote l’esprit de compétitivité, souille le culte de l’excellence, engendre des frustrations à l’origine des révoltes populaires, des rébellions et des guerres civiles récurrentes, etc. «J’ai pour héritage précieux le Congo, j’ai pour identité l’Afrique. Rien de plus attrayant que de voir une nouvelle image de ma nation tout entière et mon continent bien aimé. J’ai soif du renouveau. Concrètement, je veux admirer le progrès africain par des Africains et pour des Africains. L’heure est venue. N’entendez-vous pas le son de l’alarme qui crie à une transition mieux, à un changement ? Moi je l’entends et je tiens à le propager jusqu’à vous », a clamé l’auteur.  

Notons que la cérémonie de présentation-dédicace de l’œuvre a été un succès auprès du public qui a salué tant son fond que sa forme, avec une couverture qui illustre significativement la désolation et les attentes de l’auteur. « C’est un livre fondamental à mettre au chevet du lit car il ramène l’homme à sa véritable nature et ses véritables missions », a déclaré l’écrivain congolais Pierre Ntsemou.


Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

1- Mavi Emmanuel Diabankana dédicaçant un exemplaire de son essai « Refaire l’image »/Adiac 2- La couverture du livre/Adiac