Mondial 2022 : au bord de l'élimination, la Tunisie contrainte à l'exploit face à la France
Pour les "Socceroos", la situation est plus claire puisqu'une victoire contre le Danemark lui ouvrirait les portes de la phase à élimination directe. "On a bien conscience que le prochain match sera face à un adversaire très fort mais il y a parfois des surprises", a lancé, après le match, le sélectionneur Jalel Kardi, qui a estimé que son équipe n'avait "pas mérité de perdre". Mais il a reconnu qu'elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. "Il faudra que l'on donne le meilleur de nous-mêmes, espérer concrétiser nos occasions et corriger nos erreurs des matches précédents". Après 20 premières minutes soporifiques, où l'Australie a monopolisé le ballon mais sans jamais porter le danger vers le but d'Aymen Dahmen, les Tunisiens se sont fait surprendre sur la première occasion adverse. Sur un contre, Mitchell Duke a repris victorieusement de la tête un centre dévié de Craig Goodwin, l'homme qui avait marqué l'unique but australien contre la France (4-1). "Ce match, on l'a perdu surtout en première période, surtout dans les 30 premières minutes", a pesté le milieu de terrain Naïm Sliti. Ce but n'a pas vraiment réveillé les Tunisiens, présents dans l'engagement physique mais longtemps dénués d'inspiration offensive. Il a fallu attendre la 38e minute pour voir la première action tunisienne intéressante, lorsque le capitaine Youssef Msakni a tenté de s'infiltrer dans la défense adverse, en vain. Les Tunisiens, qui avaient montré d'autres qualités lors de leur entame de compétition contre le Danemark (0-0) ont de nouveau souffert du même mal: un manque de réalisme rédhibitoire. Il se sont créé deux occasions franches juste avant la pause, Mohamed Dräger, à la conclusion d'un contre, obligeant d'abord le gardien australien Mathew Ryan à une belle parade (41e), avant que Msakni, encore lui, ne rate le cadre dans une position idéale face au but, à la réception d'un centre d'Issam Jebali (45e+3). Manque de buteur Les Tunisiens sont revenus après la pause avec de bien meilleures intentions, soutenus par plus de 20.000 supporters. Possession, tentative de percussion, utilisation des couloirs. Tout y était, sauf l'efficacité qui a fui les Nord-Africains: Jebali s'est enferré dans la défense (52e), Msakni a échoué sur Ryan, juste avant de tenter un tir de loin encore capté par le portier australien (72e). Ni Msakni, qui à 32 ans revient de blessure et a peu joué dans son club qatari de tout le mois d'octobre, ni le Montpelliérain Wahbi Khazri, entré en fin de match pour tenter de sauver son équipe, n'ont réussi à faire oublier l'absence lors de ce Mondial d'un véritable buteur tunisien. Plus maîtres de leur destin, les Tunisien refusent de s'avouer vaincu par avance face à des Bleus qui, s'ils battent le Danemark en soirée, seront déjà qualifiés. "Il y a eu des exploits dans le football, maintenant on va jouer la France, il faut gagner, et si on gagne on aura peut-être une chance de se qualifier", a résumé Sliti. La France, "c'est la grande nation du groupe, donc il faudra faire un exploit mais on en est capable. Dans les grands rendez-vous on est là. On va bien étudier nos erreurs d'aujourd'hui pour revenir plus fort", a-t-il promis. "Peut-être que les gens n'y croient pas, mais moi j'y crois jusqu'à la dernière minute je vais y croire. On a un rêve et ça continue", a-t-il conclu. AFP Légendes et crédits photo :Anne-Christine POUJOULAT / AFP |