Les Dépêches de Brazzaville



Musique : Noëlla Ndaya présente le single "Promotion canapé" à Kinshasa


Noëlla Ndaya dans un extrait de Promotion canapé (DR)Le titre accrocheur sorti en décembre, Noëlla Ndaya l’a produit sous son label personnel, Nyota Label. "Promotion canapé " est plutôt bien apprécié sur la toile. Dédié essentiellement à la rumba et la diaspora congolaise, International Rumba TV de Côte d’Ivoire en est tout particulièrement fan. Le clip publié sur YouTube, lui, est l’objet de commentaires sympathiques à l’endroit de la chanteuse. Une internaute a partagé son admiration pour le titre sur la base de sa rythmique :« Quel ngwasuma ! Excellent son. Bravo l’artiste ». Un autre est parti sur le fond et fait part de son heureux constat : « Très belle chanson éducative, no sexe, no bud, no vulgarité, mes félicitations ».

C’est déjà bien parti pour la chanteuse qui n’est pas qu’interprète. Également auteure et compositrice, Noëlla a confié au Courrier de Kinshasa qu’elle a choisi de défendre la gent féminine. Promotion canapé illustre à suffisance ce qu’elle nous a déclaré à propos : « Je me donne le devoir d’être la voix des femmes ». Premier extrait de son album en cours de réalisation, African Woman, est un début tout en douceur. Ce morceau est « un hommage à la femme africaine » d’avis que cette dernière «  a perdu ses repères ». Noëlla constate que « le monde est ingrat envers elle ». La chanteuse s’insurge contre cette pensée répandue :  L’Afrique, c’est le berceau de l’humanité ». Elle soutient plutôt :  « C'est la femme africaine qui est le berceau de l’humanité ». Ceci explique l’adresse toute particulière qu’elle lui fait dans African Woman, comme elle nous l’a indiqué : «  Je l’exhorte à se voir comme telle, une femme de très grande valeur, une battante, une femme résiliente, la colonne vertébrale de la société en général ».

Non à la débauche à l’embauche

De l’encouragement qu’elle adresse à ses sœurs du continent, Noëlla passe à la dénonciation dans le second titre qu’elle est venue promouvoir à Kinshasa. « Dans Promotion canapé, je dénonce la phallocratie et le machisme que subissent les femmes dans le milieu professionnel », nous a-t-elle déclaré. C’est un refus qu’elle oppose à ce « système » de malheur qui semble pourtant avoir la peau dure. D’ailleurs on l’entend le dire dans le morceau : « Pas de promotion canapé ! » Cette « débauche à l’embauche » elle ne tolère guère et s’arrange à le faire comprendre même si pour cela il faut user de la manière forte.  

Noëlla fait de la femme sa cause on l’a dit, d’abord parce qu’elle en est une : « Charité bien ordonnée commence par soi-même ». Et de soutenir : « Parce que je suis contre toute forme d’injustice ». Il ne fait aucun doute sur le sujet : « La femme ne jouit toujours pas des mêmes droits que les hommes ». Et qui plus est, «  toute femme sur terre a déjà expérimenté le machisme et le sexisme ». L’orientation de sa thématique musicale « part donc d’un constat ainsi que des expériences personnelles ». En outre, la chanteuse se réclame « d’avoir un état d’esprit proche de celui de Jean Goubald Kalala et de Franco Luambo ». Du dernier, elle dit dans un petit rire avoir hérité « le franc-parler dans la chanson ». Et de « Tantine Abeti Masikini », en rappelant ici son mérite exceptionnel en tant que « seule femme de la chanson congolaise à avoir fait l’Olympia », le charisme. Pareil pour « Mopao Koffi qui ne cesse de se réinventer ».

 

 


Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Noëlla Ndaya dans un extrait de Promotion canapé (DR)