Les Dépêches de Brazzaville



Obstruction de la voie publique : sensibiliser les usagers avant de les déguerpir


Accompagné du commandant territorial des forces de police de Brazzaville, le colonel-major Louis Lando Ngoyo, et des véhicules BJ de la force publique, le ministre en charge de l’Assainissement a sillonné plusieurs arrondissements de la capitale en soirée. De Bacongo à Talangaï, en passant par Makélékélé, Poto-Poto et Ouenzé, Juste Désiré Mondelé a marqué des arrêts là où il fallait pour sensibiliser les tenanciers des parkings et de garages ainsi que quelques riverains ayant parqué des épaves de véhicules devant leurs parcelles. C’est le cas sur les avenues Guymere et Archambault, de la rue Alexandrie à Bacongo ; des avenues Fulbert-Youlou et Mbemba-Hyppolite à Makélékélé; la Tsiémé et Boueta-Mbongo à Ouenzé; et de la rue Ndolo à Talangaï.

Les quelques rares occupants des espaces publics rencontrés ont marqué leur adhésion à l’opération de déguerpissement des épaves de véhicules. C’est le cas sur l’avenue Archambault, dans le deuxième arrondissement de Brazzaville où Delo Babingui mène depuis quelques années l’activité de réparation des véhicules. « Le ministre nous a demandé de débarrasser les voitures qui sont là. La police était déjà passée pour nous sensibiliser, maintenant avec le passage du ministre, nous devons prendre des dispositions pour libérer cet espace avant que la délégation ne revienne. C’est une bonne initiative, parce que ces véhicules encombrent la voie publique. Notre souci est que nous n’avons pas du boulot, c’est une activité qui se pratique en pleine journée, mais ce que le ministre dit c’est tout à fait normal », a-t-il expliqué.

Selon lui, dégager les rues des épaves des véhicules est une bonne chose d’autant plus que les voies doivent être ouvertes afin d’éviter qu’elles puissent se transformer en véritable abri des bandits qui écument dans les différents quartiers. Il s’est dit prêt à libérer les lieux et à trouver un autre endroit parce que l’Etat est un monstre froid.

Lutter contre l’occupation anarchique de l'espace public

Le ministre Juste Désiré Mondelé a, de son côté, rappelé que cette action n’est autre que le prolongement de l’opération « Gardons nos villes propres » visant, entre autres, à lutter contre l’occupation anarchique autour des marchés domaniaux et des grandes artères de Brazzaville. « Nous avons affaire aux cimetières des épaves de véhicules tout au long de nos artères, de nos avenues, des grandes voies, des grandes voiries urbaines. Cela ne peut pas continuer. C’est maintenant qu’il faut, en effet, que chacun prenne conscience de ce que l’assainissement intègre tous ces paramètres. Il ne s’agit pas seulement de collecter les déchets, mais aussi d’avoir des lieux assainis, sécurisés et propres », a indiqué le ministre, déplorant le fait que les lavages sont devenus des lieux d’entretien et de gardiennage de voitures. « Ces sites installés sans tenir compte des canalisations produisent beaucoup d’eaux usées, cela pose réellement un problème. Nous demandons simplement à chacun de récupérer son véhicule sinon l’épave de son véhicule pour le parquer là où il faut », a-t-il ordonné.

Il a, par ailleurs, annoncé que le gouvernement va s’organiser pour mettre les moyens enjeux afin que les véhicules qui encombrent les voiries et la circulation soient déguerpis. Mais, avant d’y arriver, Juste Désiré Mondelé a opté pour une démarche pédagogique. D’après lui, la place d’un véhicule se trouve soit dans un parking dans une parcelle, soit dans un garage. Même chose pour les petits commerces. « Nous avons aussi fait le constat d’un retour de l’occupation des espaces publics après l’opération de déguerpissement au niveau des marchés domaniaux et de certaines artères de Brazzaville. C’est ainsi que nous demandons aux uns et aux autres de respecter la règle et d’éviter l’intervention de la force publique pour débarrasser la chaussée des commerces et bien d’autres objets qui l’encombrent. La démarche va se poursuivre parce que nous ne pouvons pas laisser la rue être transformée en dépotoir des déchets mais aussi des cimetières des épaves de véhicules », a conclu le ministre.


Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

1-Juste Désiré Mondelé sensibilisant la population / Adiac 2- Une vue des épaves de voitures abandonnées/Adiac