ODD 2016/Agenda 2063 : vers une approche intégrée et cohérente du développement durable en Afrique

A l’occasion, un rapport de transition OMD-ODD 2016, intitulé « vers une approche intégrée et cohérente du développement durable en Afrique a été présenté. Il est question du bilan des performances de l’Afrique pendant la campagne de développement sur une période de quinze ans. Il est également question de l’examen des enjeux et des possibilités associés à la double transition vers les nouveaux programmes de développement, l’un mondial et l’autre continental adoptés en 2015 : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’UA, la feuille de route de l’Afrique pour le développement.

Le rapport fait état des progrès réalisés par  l’Afrique en matière d’amélioration des taux de scolarisation dans l’enseignement primaire ; de renforcement de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ; de  réduction de la mortalité infantile ; de  lutte contre la transmission du Vih-Sida ; et de  garantie de la préservation de l’environnement. Il décrit des engagements de l’Aide publique au développement (APD) par les partenaires au développement, la faiblesse de l’Afrique dans les échanges mondiaux et demande aux Etats membres africains de prendre des mesures supplémentaires pour réduire la mortalité maternelle et l’incidence de l’extrême pauvreté.

Selon les données récentes, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême est supérieur de 109 millions par rapport à 1990. Pour garantir une mise en œuvre efficace des nouveaux programmes aux niveaux mondial et continental, le rapport souligne la nécessité que les pays renforcent leurs capacités en matière d’élaboration de politiques fondées sur la preuve et d’améliorer la coordination institutionnelle pour veiller à ce que la mise en œuvre des deux programmes implique une prise en compte équilibrée des trois dimensions du développement.

Parmi les experts présents  figurent le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique Carlos Lopes ; le vice-président des RH et des Services institutionnels à la BAD Albéric Kacou ; le ministre de la Présidence de l’Afrique du Sud Jeffrey T. Radebe ; le Dg du secrétariat du Nepad Ibrahim Assane Mayaki ;  le directeur du Centre de développement de l’OCDE Mario Pezzini, etc.

Carlos Lopes a  invité les États membres de l’UA  à « accélérer les efforts pour diversifier leurs économies et d’ajouter de la valeur à leurs produits de base afin d’accroître les possibilités d’emplois décents pour leurs populations ». Pour la Commission de l’UA, la convergence des ODD avec l’Agenda 2063 exige une mise en œuvre cohérente des deux programmes par les États membres africains. Albéric Kacou a renouvelé le soutien de la BAD à la mise en œuvre des deux programmes, tout en précisant que « les priorités de la Banque, comme en témoignent les Top 5, offrent, dans la pratique, un effet de levier important pour la mise en œuvre des ODD et de l’agenda 2063 ». 

Ayodele Odusola a rappelé les engagements du Pnud au renforcement des capacités nationales, au développement des synergies entre les objectifs et entre eux et à la création de coalitions en vue d’une mise en œuvre efficace des deux programmes. En second message, les participants ont indiqué que les pays d’Afrique ont entamé la mise en œuvre de l’Agenda 2063 et 2030, dont la réussite exigera, un renforcement des capacités en vue de l’intégration des deux programmes dans les cadres nationaux de planification, une coordination institutionnelle efficace et des dispositifs statistiques solides pour appuyer l’élaboration de politiques fondées sur la preuve et leur suivi.

Après avoir reconnu les changements majeurs qui se sont produits en termes de développement et la nécessité d’élaborer des politiques de développement tenant compte des disparités entre les sexes, le directeur exécutif du Fnuap, Babatunde Osotimehin, a conclu : « Nous devons composer avec le fait que l’Afrique est le seul continent où la population continuera de croître au cours des vingt à trente prochaines années. En tant que continent, nous ne pouvons pas avancer sans instaurer l’égalité entre les sexes ».