Les Dépêches de Brazzaville



Reddition des FDLR : l'ultimatum du 2 janvier reste de mise


La pression exercée il y a peu par la communauté internationale assortie d’un ultimatum afin d’obtenir la reddition des membres des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) commence à donner des fruits. Depuis le 28 décembre, cent-cinquante cinq rebelles hutus rwandais se sont rendus avec leurs dépendants aux autorités politico-militaires congolaises au cours d’une cérémonie à laquelle ont pris part les représentants de l'État, de l'ONU, de la Conférence internationale pour la région des Grands lacs et de la Communauté de développement d'Afrique australe. C’était à Buleusa, en territoire de Walikale au Nord-Kivu. Il s’agit précisément de quatre-vingt-trois combattants des FDLR qui se sont rendus avec trente-huit femmes et enfants auxquels il faudrait ajouter une vingtaine d’autres ex-combattants supplémentaires en passe de déposer leurs armes. Une quarantaine d'armes et une centaine de munitions étaient récupérées à la faveur de cette démobilisation qui intervient à la veille de l’expiration d’ici le 2 janvier 2015 de l’ultimatum de la communauté internationale. Cette dernière a promis de contraindre par la force les éventuels récalcitrants par des opérations armées à mener conjointement par la Monusco et les Fardc.

Toutefois, cette action paraît, aux yeux de maints observateurs, comme assez timide. D’autant plus qu’on ne retrouve dans les rangs des ex-rebelles hutus rwandais que du menu fretin, c’est-à-dire des hommes de troupe sans leurs chefs militaires. Globalement donc, à en croire une source onusienne citée par radiookapi.net, le compte n’y est pas lorsqu’on considère l’effectif des FDLR tournant autour de mille cinq cents à deux mille combattants, selon certaines estimations. « Même si c’est un pas nécessaire, il n’est pas suffisant, il n’est qu’un pas partiel et assez tardif. Nous lançons un appel solennel et urgent au leadership et à tous les combattants des FDLR: sortez de la forêt, déposez vos armes, entrez pleinement dans ce processus pacifique pour que 2015 puisse être une nouvelle année de paix et d’espoir », a lancé le représentant de la Sadc, Conrandie Marius.

Notons que les unités ainsi démobilisées seront être transférés vers Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale où sont cantonnés d'autres membres des FDLR ayant déposé les armes après leur regroupement au camp de Kanyabayonga, à quelque cent kilomètres de Buleusa.  


Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des rebelles hutus rwandais