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Ronsard, pour rappeler l’émoi suscité par le « Beau »

Samedi 7 Février 2015 - 14:36

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Oui, au hasard d’une rencontre, vous avez suscité en nous l’effroi ou l’émoi que procure la beauté. Oui vous avez rappelé Ronsard. En effet, il a su, mieux que bien d’autres, décrire le ressenti devant ce que l’on peut, chacun à sa manière, sublimer comme étant le « Beau », cela ne vaudrait-il pas une brève évocation de l’artiste ?

Pierre de Ronsard, illustre poète français, né au 16ème siècle est mort le 27 décembre 1585 en Touraine. « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard fut une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance.  Auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, a touché aussi bien la poésie engagée et « officielle » dans un contexte de guerres de religions avec Les Hymnes et les Discours (1555-1564), que l’épopée avec La Franciade (1572) ou la poésie lyrique avec les recueils, les Odes (1550-1552) et des Amours (Les Amours de Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578).

Il s’emploie d’abord aux formes de l’ode avec « Mignonne, allons voir si la rose… », puis de l’hymne, mais utilisera de plus en plus le sonnet en employant le décasyllabe « Mon Dieu, mon dieu, que ma maitresse est belle ! ». Il fut considéré en son temps comme le mètre « moderne » de l’alexandrin « Comme on voit sur la branche…Second livre des Amours, ou Quand vous serez bien vieille… », Sonnets pour Hélène).

Nous célébrons sa mémoire et son œuvre, car ils sont tous deux intarissables et, en particulier nous nous retrouvons pour évoquer sa sublimation, son exaltation du beau. Vous, qui nous l’espérons, vous reconnaîtrez aisément dans cette évocation, vous avez témoigné de nouveau de la splendeur de sa prose, considérez cette réflexion comme la vôtre. Nous nous intéressons à sa magnificence du beau, son recueil au titre « Les Amours » désigne une série de publications qui vont de ses débuts littéraires à la fin de sa vie.

Et que de force dans son verbe ! Lorsqu’il célèbre Cassandre, Marie, puis Hélène, son génie ne vient-il pas de ce lyrisme qui renouvelle la poésie amoureuse ? L’on qualifiera à raison « Les Amours » de recueil tripartite car il s’axe sur trois inspiratrices, Cassandre, Marie et Hélène, dont l’évidence est d’être d’admirables créations poétiques, de pures « inventions » de Ronsard, et de représenter chacune une image de l’amour, du monde et de la poésie dans un univers mental et dans un décor particuliers.

Le poète y renouvelle et transforme la tradition poétique en donnant lieu à trois styles, trois visions du monde, trois musiques différentes. Considéré comme le « Prince des poètes et poète des princes », Pierre de Ronsard a participé au renouveau, en même temps que ses compagnons de la Pléiade et que son ami Joachim du Bellay. Que dire de son inspiration ? En prenant comme exemple Cassandre Salviati, fille d’un banquier italien qu’il rencontre en avril 1545 à l’âge de 13 ans dans une fête à la cour alors qu’il a 20 ans, le lendemain, elle quitte la cour. Mais quel beau souvenir il en garde. Jugeons-en dans le poème « Une beauté de quinze ans enfantine » :

Un or frisé de maint crêpe anelet,

Un front de rose, un teint damoiselet,

Un ris qui l’âme aux Astres achemine ;

Une vertu de telles beautés digne.

Ce poème en hommage à cette jeune fille décrit la « beauté de quinze ans », la présence d’après lui d’une « beauté qui tue », et est révélateur de la sensibilité poétique particulière de Ronsard et de son itinéraire esthétique. L’amour, plus qu’il n’est sentiment amoureux, est pour le poète amour et quête de la beauté dont il favorise la contemplation par l’interaction textuelle qui permet d’imaginer un au-delà du sens, une beauté indicible et troublante que le langage n’arrive plus à exprimer, qui crée l’extase poétique.  L’écriture de Ronsard évolue entre 1552 et 1578 depuis un lyrisme dynamique vers une contemplation esthétique qui s’approche de la transcendance, et jouit de l’effroi délicieux de voir l’affleurement de la beauté et de la mort.

Merci donc à vous qui nous avez ramené vers ce voyage dans l’indicible de ce « Beau » que nous recherchons tous et qui nous rapproche.

 

 

Ferréol Constant Patrick Gassackys

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

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