Les Dépêches de Brazzaville



Santé : environ un milliard d’enfants dans le monde respirent l’air pollué


Selon l'expertise de l’OMS, près de 93% des enfants âgés de moins de 15 ans dans le monde, soit 1,8 milliard, respirent chaque jour un air pollué qui menace gravement leur santé et leur développement.  

« Aujourd’hui, la pollution de l’air est l’une des principales menaces à la santé des enfants, représentant près d’un décès sur dix chez les enfants de moins de 5 ans », a déploré l’OMS.

Cette menace, a indiqué l’institution onusienne, est attribuée à l’exposition aux particules fines contenues dans l’air ambiant supérieures à ses recommandations concernant la qualité de l’air. Ce qui fait que plus de six cent trente millions d’enfants de moins de 5 ans et 1,8 milliard d’entre eux de moins de 15 ans sont exposés à ces particules fines.  
L’étude souligne également qu’en 2016, six cent mille enfants sont morts d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures causées par les effets conjugués de la pollution atmosphérique ambiante et domestique.
Evoquant les effets négatifs qu’engendre la pollution, le document précise que dans un environnement où l’air est pollué, il y a beaucoup de maladies. Car, la pollution de l’air est l’une des principales menaces à la santé des enfants et représente près d’un décès sur dix chez les enfants de moins de 5 ans.
« Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, la pollution de l’air par les ménages due à la cuisson et celle de l’air ambiant extérieur sont à l’origine de plus de 50%  d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de 5 ans », a révélé le document.
Cependant, dans les pays à revenu élevé, l'on note 52% d'enfants de moins de 5 ans qui sont exposés à des niveaux supérieurs aux recommandations de l’OMS pour la qualité de l’air.

"Un fait inexcusable "

Déplorant ce fléau dans le rapport, le directeur général de l’OMS a reconnu pour sa part que plus de 40% de la population mondiale est exposée à des niveaux élevés de pollution de l’air par les ménages, principalement en cuisinant avec des technologies et des combustibles polluants. Alors que les enfants exposés à des niveaux élevés de pollution atmosphérique risquent de souffrir plus tard dans leur vie de maladies chroniques telles que, les maladies cardiovasculaires.
« L’air pollué empoisonne la vie de millions d’enfants et ruine leurs vies. C’est inexcusable, parce que chaque enfant devrait pouvoir respirer de l’air pur pour pouvoir grandir et s’épanouir pleinement », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, selon ce rapport, en dehors des enfants, les femmes enceintes sont aussi exposées à un air pollué et elles risquent d’accoucher prématurément. Ce qui fait qu’elles ont des petits enfants de faible poids à la naissance.

Un impact sur le développement neurologique

Selon l’OMS, la pollution atmosphérique a également un impact sur le développement neurologique et la capacité cognitive infantile et peut déclencher l’asthme ainsi que le cancer chez l’enfant. Ainsi, l’une des raisons pour lesquelles les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets de la pollution atmosphérique est qu’ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent ainsi plus de polluants. Il y a aussi le fait qu’ils vivent plus près du sol où certains polluants atteignent des concentrations maximales à un moment où leur cerveau et leur corps se développent.

« La pollution atmosphérique retarde le développement du cerveau de nos enfants et affecte leur santé », souligne encore le rapport.  

Adopter une politique visant à réduire la pollution de l’air

Parlant des dispositions à prendre pour contrer cette situation, l’OMS signifie dans le document qu’il existe plusieurs moyens simples pour réduire les émissions de polluants dangereux. Parmi ceux-ci, l'agence onusienne cite la mise en œuvre de mesures de protection sanitaire, telles que l’accélération du passage aux combustibles, technologies de cuisson et de chauffage propres; la promotion de l’utilisation de moyens de transport plus propres; avoir un plan d’aménagement urbain et la construction de logements à haut rendement énergétique.
« Nous préparons le terrain pour une production d’électricité à faibles émissions, des technologies industrielles plus propres, plus sûres et une meilleure gestion des déchets municipaux », ajoute le rapport. Le document précise que parmi les mesures à prendre pour minimiser l’exposition des enfants à l’air pollué, les écoles et les terrains de jeux doivent se situer à l’écart des principales sources de pollution atmosphérique, telles que les routes encombrées, les usines et les centrales électriques.

Pour y arriver, tous les pays devraient s’efforcer de respecter les directives de l’OMS pour la qualité de l’air dans le monde afin d’améliorer la santé et la sécurité des enfants. Les gouvernements, pour leur part, devraient adopter des mesures telles que la réduction de la dépendance excessive à l’égard des combustibles fossiles dans l’offre mondiale d’énergie, l’investissement dans l’amélioration de l’efficacité énergétique et la promotion de l’utilisation des sources d’énergie renouvelables.
« Une meilleure gestion des déchets peut réduire la quantité de déchets brûlés au sein des communautés et réduire la pollution atmosphérique communautaire », a conclu le rapport.
 


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