Santé : lancement à Kinshasa du premier salon de l'hôpital

Ouvrant les travaux, le ministre Samuel Roger Kamba a abordé de manière solennelle les défis majeurs auxquels fait face le système de santé du pays, soulignant qu’aucun progrès réel en la matière n’a été fait depuis plus de 60 ans. "Nous n'avons pas de messie en santé, mais ce dont nous avons besoin, c’est d’un véritable changement de paradigme", a-t-il déclaré. "Il est temps de sortir la santé de la maladie", a martelé le ministre, rappelant que la santé ne se résume pas à la simple absence de maladie. Il a insisté sur l'importance de la prévention, de l’hygiène, de l’environnement et des comportements individuels dans l'amélioration du bien-être de la population.

Le ministre de la Santé a également parlé des défis liés à l’insuffisance des ressources humaines qualifiées, de financements adéquats et de la mauvaise répartition des médecins et des infrastructures sanitaires dans le pays. Il a, par ailleurs, mis en exergue l'importance de la Couverture santé universelle, un projet cher au président de la République, Félix Tshisekedi, visant à garantir l'accès aux soins pour tous les citoyens, indépendamment de leur statut économique.

Selon le ministre, il ne s’agit pas d’attendre d’être riche pour instaurer une couverture santé universelle, mais plutôt de la mettre en place pour créer les conditions de l’enrichissement en protégeant le capital humain. Par ailleurs, il a évoqué les énormes investissements nécessaires pour la réforme du système de santé. "Nous dépensons chaque année environ 1,9 milliard de dollars dans le secteur de la santé. Ce budget pourrait permettre de construire des infrastructures modernes de santé, mais il reste insuffisant face à l’ampleur des besoins", a-t-il précisé. Il a également fait part de la nécessité d’une meilleure gestion des ressources, la digitalisation du secteur et l’implication de tous les acteurs de la société pour assurer la pérennité de cette couverture santé universelle.

L'importance de la nutrition

Le ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale a enfin rappelé l’importance de la nutrition, soulignant qu’une mauvaise alimentation, en particulier chez les enfants, reste l’un des principaux défis à relever. "Si nous ne nous attaquons pas à la malnutrition, nous condamnerons nos enfants à une vie marquée par des déficits cognitifs et physiques irréversibles", a-t-il conclu, appelant à une approche multisectorielle pour résoudre ce problème majeur.

Cet événement, qui s'inscrit dans le cadre des efforts continus du gouvernement pour réformer le secteur de la santé, se veut un point de départ pour une transformation durable du système hospitalier en RDC, avec une attention particulière portée sur l’accès universel aux soins de santé pour tous les citoyens.