Santé de la reproduction: une promotion de la planification familiale au profit des jeunes filles

De nombreuses jeunes filles en âge de procréer ont du mal à avoir accès aux méthodes de contraception modernes (pilules, implants, spermicides...). Ce qui les expose aux grossesses non désirées, aux avortements et au non-respect des espacements des naissances. Pour ce faire, l’ACBEF a initié une campagne de sensibilisation dans le but de rapprocher les jeunes filles en âge de procréer de ses services. Ainsi, ont été déployés à Vindoulou, au Centre de santé intégré (CSI) Pk 8, au CSI Jean-Denis-Tchimbakala et au CSI Etraba le personnel et les jeunes sensibilisateurs de l'ACBEF pour orienter, consulter et offrir des méthodes de contraception modernes.

Cette campagne a été rendue possible grâce à la subvention offerte à l’ACBEF par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), dans le cadre du projet intitulé "Accès aux services SSR pour les femmes en âge de procréer et les jeunes et adolescentes par des campagnes de promotion du planning familial ainsi que la diffusion de l'information". La sensibilisation à la planification familiale et au VIH /sida dans les écoles; le dépistage dans les marchés; la fourniture des méthodes de contraception modernes… sont, entre autres, les différentes activités menées.

En effet, les services de santé sexuelle et reproductive, y compris la planification familiale (services SSR/PF) sont des leviers sur lesquels s'appuient les stratégies de mise en œuvre des interventions en vue de l’accélération de la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Cependant, le niveau de l’offre des services de la SSR/PF semble encore insuffisant dans la plupart des formations sanitaires tant les indicateurs dans ce domaine ne sont pas reluisants. Ils indiquent le taux de mortalité maternelle de 436 décès pour 100 000 naissances vivantes ( 2014-2015) ; l’indice synthétique de fécondité de 4,4 ; une proportion non négligeable de femmes en âge de procréer ayant des besoins non satisfaits en matière de PF, soit (17,9%) ; une faible prévalence contraceptive au niveau national, soit 18,5% des méthodes contraceptives modernes (2014-2015). Aussi, les données d'études/enquêtes d'envergure nationale les plus récentes apportent des preuves incontestables sur la précocité des premiers rapports sexuels, des premières naissances et des premières unions chez les adolescentes congolaises. Si l'on associe ces données probantes à la difficulté de l'accès à l’information fiable en matière de SSR/PF, l’on peut saisir l'ampleur de la situation de vulnérabilité des femmes en général, des adolescentes et jeunes filles en particulier, laquelle situation nécessite des actions innovantes, efficaces, soutenues dans la durée.

Les données sur l'infection par le VIH et le sida ne sont pas reluisantes non plus : les projections Spectrum 2022 estiment à 3,8% parmi les personnes de 15 à 49 ans. Les femmes (5,6%) sont plus touchées que les hommes (2,1%). Les adolescents et jeunes sont vulnérables à l'infection du VIH : une séroprévalence de 1,7% chez les 15-24 ans ( 2009) et ils constituent plus de 40% des nouvelles infections. Ces situations sont plus préoccupantes chez les filles que chez les garçons.

Signalons que l’ACBEF intervient depuis plus de trente-six ans dans le domaine de la SSR/PF. Elle dispose de trois cliniques spécialisées en santé de la reproduction dont une à  Pointe-Noire,  dotée de personnel de santé. Elle a, entre autres, des capacités de s'adapter pour être mobile et plus fréquentable par les adolescents et aux autres groupes les plus vulnérables.