Développement : l’Afrique pourrait financer elle même 70% de son développementLundi 23 Juin 2014 - 14:00 Sahra El Fassi est co-auteure de la dernière note du Think Tank ECDPM (European Centre for Development Policy Management) : « Mettre en œuvre les initiatives africaines pour le développement : opportunités et défis pour assurer des sources alternatives de financement pour l’Agenda 2063 ». Elle revient pour Les Dépêches de Brazzaville sur les principales conclusions Les Dépêches de Brazzaville : Contrairement aux idées préconçues, l’Afrique dispose d’importantes ressources propres pour financer son développement… LDB : Comment faire pour créer la confiance et remédier à cet état de fait ? LDB : Bien que l’Afrique soit de plus en plus en mesure de financer elle-même son développement, on a l’impression au niveau de la gouvernance que ce sont toujours l’extérieur et les bailleurs de fonds qui dictent la politique de développement du continent. Est-ce différent en ce moment avec les discussions sur l’agenda de développement post-2015 ? Pour lire la note (en anglais) cliquez ici Contrairement aux idées reçues, l’aide publique au développement des bailleurs extérieurs représente un pourcentage très faible des ressources du continent africain. Des opportunités de financement endogènes importantes L’Afrique génère chaque année 520 milliards de dollars de recettes fiscales, les revenus des ressources extractives s’élèvent à 168 milliards de dollars, et les pays africains détiennent plus de 400 milliards de réserves de change internationales dans leurs banques centrales. La capitalisation boursière représente 1.200 milliards de dollars et une dizaine de pays africains ont établi des fonds souverains pour une valeur estimée de 160 milliards. Par ailleurs, les envois de fonds des migrants représentent 64 milliards de dollars. Ils sont devenus la plus importante source financière externe de l’Afrique devant les investissements directs étrangers et l’aide publique au développement. Une aide qui ne cesse de décroître Les aides nominales à l’Afrique représentent 51,2 milliards de dollars. Dans la plupart des pays africains aujourd’hui, les revenus étatiques par habitant dépassent de loin l’aide par habitant et seuls huit pays africains continuent de recevoir plus d’aide par habitant qu’ils ne génèrent d’impôts par habitant. Si l’Afrique était un seul pays, il aurait levé en 2011 dix fois plus de recettes fiscales par habitant que d’aide. Rose-Marie Bouboutou Légendes et crédits photo :Rapport entre l'aide publique au développement et les ressources étatiques des différents pays africains (crédits African Economic Outlook 2013, OCDE) |