France : François Bayrou, nouveau Premier ministre

Ce 13 décembre, le président de la République française, Emmanuel Macron a désigné François Bayrou comme nouveau Premier ministre. Le leader du MoDem remplace Michel Barnier après une censure parlementaire historique. Son nom figurait sur la liste des candidats les plus sérieux pour Matignon. François Bayrou, un allié historique d’Emmanuel Macron, est un poids lourd politique qui aura la lourde tâche de former un gouvernement capable de bâtir des compromis. L’Élysée a annoncé officiellement la tâche confiée au nouveau chef du gouvernement : former un gouvernement épargné par une possible censure dans une Assemblée sans majorité. François Bayrou fait figure de pont entre le bloc central et le centre gauche. Ses proches du MoDem assuraient, avant sa nomination, qu’il n’était « pas le plus mal placé » pour tendre la main à la gauche non-mélenchoniste. Mais la survie de François Bayrou à Matignon pourrait dépendre aussi du Rassemblement national, qui serait, disposé à faire preuve de bienveillance à son égard.

Le président du MoDem s’est opposé récemment à l’exécution provisoire de la possible peine d’inéligibilité  de Marine Le Pen, poursuivie dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du Front national (ex-RN).  Il est un fervent défenseur de l’instauration de la proportionnelle aux législatives, un combat que partage l’extrême droite. D’autres prétendants étaient en lice pour Matignon, notamment Catherine Vautrin, Bernard Cazeneuve, Sébastien Lecornu, Roland Lescure. Jean-Yves Le Drian a ouvertement décliné l’offre à Matignon.

Portrait de François Bayrou

L’alliance de François Bayrou avec la macronie ne l'a jamais empêché d’exprimer des désaccords politiques. Très tôt, François Bayrou avait soutenu la candidature d’Emmanuel Macron en 2017. Nommé ministre de la Justice au début du quinquennat, il a dû démissionner au bout d’un mois en raison d’une enquête sur des emplois présumés fictifs du MoDem au Parlement européen. S’il a été relaxé « au bénéfice du doute », faute de preuves, le parquet a fait appel en février dernier.  François Bayrou  a longtemps rêvé de l’Elysée. En 2002, À Strasbourg, l’élu gifle un jeune de 11 ans lui faisant les poches, un « geste de père de famille […] sans gravité », justifiera-t-il, et qui lui vaudra nombre de soutiens. En 2007, il se hisse au rang du « troisième homme », derrière Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. En 2012, il est relégué à la cinquième place. En février, François Bayrou n’a pas écarté une candidature en 2027. « Je n’ai jamais abdiqué le droit de participer aux grandes échéances nationales », avait-il déclaré.