Santé : reprise de la distribution des antirétroviraux dans les centres de traitement ambulatoires

Jeudi 12 Septembre 2013 - 18:36

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Après la rupture des antirétroviraux dans des centres de traitement ambulatoires depuis le mois de mai dernier, d’après les témoignages des patients rencontrés au Centre de traitement ambulatoire du CHU de Brazzaville, la Congolaise des médicaments génériques (Comeg) procède à la distribution des stocks des produits reçus depuis le mois de juillet dans les centres appropriés

Assurée du 22 juillet au 22 septembre, cette distribution est destinée aux centres de traitement ambulatoires de Brazzaville, de Pointe-Noire, au centre de santé de Bissita, de l’Église évangélique du Congo, aux hôpitaux Pierre Mobengo, de Makélékélé, Adolphe Sissé de Pointe-Noire, de Ouesso, de Talangaï, de Pokola, Mindouli, Boundji, Oyo, Sibiti, Nkayi, de Mandingou, et à la direction départementale de la santé du Niari.

Soucieux que le traitement de trois mois soit réduit à cinq jours pendant cette période de rupture, les patients demandent au gouvernement de prendre ses responsabilités, menaçant dans le cas contraire de se regrouper pour organiser un sit-in. « La réduction du nombre de jours de traitement et la qualité des molécules administrées actuellement influencent notre état de santé », a expliqué un patient.

Ce problème de rupture des antirétroviraux a été reconnu par le responsable des magasins antirétroviraux de la Comeg, Louis Marie Nzeka. « C’est vrai, il existe un problème d’approvisionnement en ARV, mais nous avons reçu quelques médicaments ARV et avons recommencé la distribution depuis le 22 juillet, a déclaré Louis Marie Nzeka. Le stock reçu actuellement ne couvre qu'un mois de traitement. La Comeg joue le rôle de distribution et de stockage de médicaments sous la base du programme national de lutte contre le VIH/sida », a-t-il poursuivi.

Après toutes ces interventions, le directeur général de la santé, le Pr. Alexis Elira Dokekias, a rappelé que la gratuité du traitement antirétroviral avait été introduite en 2003, sur la base de l’initiative congolaise pour l’acquisition des antirétroviraux. Selon lui, le Congo fait partie des deux pays africains confrontés au problème de rupture des fréquences des molécules en ce qui concerne la chaîne d’approvisionnement, pour la simple raison que l’Afrique n’est pas encore avancée dans le processus de fabrication des antirétroviraux. « Cette rupture s’explique également par la commande du Congo qui est inférieure à la demande par rapport à d’autres pays. Le pays connaît des problèmes d'approvisionnement des produits depuis juillet à cause des congés dans les services de fabrication. Les commandes sont traitées a priori pour les services de veille qui sont restés dans les usines », explique le Pr. Alexis Elira Dokekias.

Pour lui, le Congo s’est efforcé à obtenir les produits par d’autres canaux dès le 16 août, avec 1000 boîtes de médicaments dans leur forme dispersée et plus de 625 boîtes d’une combinaison de médicaments. Avec l’arrivée de la deuxième commande, ces produits ont été distribués dans tout le pays par rapport aux besoins sanitaires. Actuellement, le stock reçu par la Comeg en provenance du Kenya est dans son processus de diffusion.

Alexis Elira Dokekias s'est par ailleurs exprimé sur les étalages vides visités au centre de traitement ambulatoire du CHU. Il a en effet justifié qu’au cours de la visite de la presse, ces étalages étaient vides car les médicaments avaient été consommés. « Les patients sont au fur et à mesure ravitaillés en produits de santé. Le surstock que l'on avait au départ était dû au fait que la distribution de médicaments se fait par épisodes successifs », a-t-il avancé, avant d'ajouter : « Il y a des patients pour lesquels on est obligés de ne fournir que cinq à dix jours de traitement, pour garantir que la distribution soit équitable pour tous. C’est un phénomène normal qui existe partout dans le monde. »

Au terme de ses propos, le directeur général de la santé a rassuré la population en affirmant que le stock de la Comeg sera reconstitué d’ici à la fin de l’année. Les patients qui recevaient jusqu'alors des traitements pour trois mois, pourront à nouveau avoir leur traitement. Le problème de conjoncture est lié au fait que le Congo ne fabrique pas des antirétroviraux et que ces derniers sont distribués partout dans le monde.

 

Lydie Gisèle Oko