COP 21 : Trois questions à Gastineau Massamba Mbongo

Jeudi 5 Novembre 2015 - 9:24

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En prélude de la COP 21, 54 artistes de renommée mondiale ont été sélectionnés en Afrique pour présenter, chacun, une œuvre. Créée à partir d’une même source d’inspiration, l'oeuvre sera présentée à l’exposition-évènement intitulée : « L’Afrique des Lumières ». Le représentant du Congo, l’artiste sculpteur, peintre et poète Gastineau Massamba Mbongo répond aux Dépêches de Brazzaville sur l’apport de sa part de lumière au continent.

Gastineau devant son Oeuvre "673 A" 2015Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Votre œuvre brodée au fil sur toile s’intitule 673 A. A quelle évocation conduit-elle ?

Gastineau Massamba Mbongo (GMM) : L’œil du visiteur décidera de la magie du reflet de « 673 A ». Déjà par son nom, l’œuvre nous plonge dans l’ère des innovations numériques, l’ère de l’interconnexion entre les humains de la planète Terre. « 673 A » évoque en même temps le nucléaire, l’électricité, les pylônes des câbles, des antennes, des camions de livraisons avec des écrits en mandarin déversant la pollution sur le monde. Le message principal de cette œuvre est le refus de l’artiste que je suis d’être complice de l’installation d’une nouvelle maternité de la pollution en Afrique. Entre autres, je rappelle à l’occident que l’électricité est encore un luxe dans les pays subsahariens. A quelques jours de la COP 21 en France, mon inspiration se devait d’épouser l’actualité.

LDB : Comment choisissez-vous vos supports d’expression ?

GMM : Mon choix s’effectue autour du corps humain. Je choisis et assemble des matériaux en adéquation avec son environnement. J’utilise le fil en coton bio non polluant. Depuis 12 ans, j’ai pris conscience des problématiques écologiques. Je suis un homme intègre proche des réalités de la nature. Mon écriture raconte au monde, par le biais de performances, combien nous devons respecter la nature où que l’on soit.

LDB : Pensez-vous éclairer vos contemporains aux problèmes de l’écologie à partir de vos œuvres ?

GMM : Je ne dirais pas éclairer mais je suis désireux, à travers l’art, de les confronter, en les interpellant, aux questionnements de l’environnement. Car l’environnement est notre bien commun à tous ! Au sommet de Copenhague, les conférenciers ont mis en exergue les fléaux actuels tels que le réchauffement climatique, les famines endémiques, le déclin de la biodiversité. Daignons espérer que la COP 21 à Paris remettra au goût du jour la solidarité, le partage et le respect de la nature pour des comportements plus sains.

ADD organise, au palais Chaillot, l’exposition Lumière d’Afriques. Du 4 au 24 novembre, 54 artistes africains seront en effet exposés dans l’ancien siège des Nations Unies afin de raviver la flamme de la Déclaration universelle des droits de l’Homme signée en 1948 à Chaillot. Cette exposition exclusive sera l’occasion d’évoquer un « droit légitime et fondamental pour le développement de toutes les sociétés modernes », précise le théâtre Chaillot sur son site Internet.

Antoine Daniel Kongo

Légendes et crédits photo : 

Photo : Gastineau devant son Oeuvre "673 A" 2015 Crédit photo : Collectif Clef

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