People : Philo Coiffure, une star méconnue des Congolais

Philomène B. alias Philo Coiffure, de son vrai nom Philomène Miambanzila-Biampamba , est d’origine congolaise. Par passion de l’art de coiffer, elle a choisi depuis 1975, de  s’installer à Paris pour développer sa créativité dans la coiffure. Après avoir grimpé les étapes de coiffeuse de plateau et prouvé son talent à manier les ciseaux et par l’invention de ses coupes, la renommée s’est vite établie. Après avoir ainsi sublimé des visages de stars du show-business comme ceux de Charlotte Gainsbourg, Mylène Farmer, Monica Belluci, Vincent Cassel, Aissa Maïga, Pembey Sheiro ou Abeti Masikini, sa renommée devient mondiale.

Dans les débuts des années 2000, Philo Coiffure multiplie les manifestations pour transmettre aux générations futures sa créativité pour la coiffure multiethnique. En 2005, elle participe au Fespam. C’est l’occasion pour elle d’organiser un grand concours de coiffeurs. Ailleurs en Afrique, elle collabore avec Alphadi pour le Festival international de la mode africaine, à Niamey, au Niger. Au Mali, elle trouve à s’associer pour le rendez-vous Africanova. Pour les Peignes d’or, elle se rend au Sénégal en compagnie de Geneviève de Fontenay.

Quand on l’interroge sur son professionnalisme, elle évoque un parcours jalonné de grandes premières dans l’événementiel du cheveu. Philo Coiffure les connaît toutes pour en avoir fait régulièrement partie intégrante. « J’ai été la première à présenter les mannequins noirs et à les introduire dans l’organisation de Miss France », confie-t-elle. Elle est l’une des premières Africaines à former des coiffeurs en France. Mieux encore, de traiter le cheveu japonais.

Aujourd’hui retirée de la gestion de ses trois salons, Philo Coiffure est devenue Professeure puis directrice artistique à l’école de coiffure de la très prestigieuse Académie Saint Louis de Paris.

À ce jour, Philo Coiffure reste cependant méconnue du grand public au Congo. Elle voudrait se consacrer à la formation pour mettre son expérience à profit pour les jeunes coiffeurs. « Je suis prête à donner les clefs de la réussite de ce métier en décelant, en un coup d’œil, le détail à faire valoir sur le style personnalisé à chaque visage. C’est ce petit plus qui fera la différence à chaque prestation en toute simplicité sur le cheveu sans qu’il ne perde de sa superbe», enseigne la professeure.

En attendant la transmission des ficelles du métier aux jeunes, Philo Coiffure s’implique dans la vie citoyenne de sa ville à Aubervilliers. « Plusieurs jeunes issus de la deuxième génération peinent à trouver leur place en France. A nous de leur indiquer les codes socioculturels du vivre ensemble », a-t-elle expliqué.

Son entrée récente dans la société civile en France sera peut-être son plus sûr moyen d’établir la jonction entre le Congo et la France surtout, de se faire connaître enfin au Congo.