Nord-Kivu : Goma à nouveau sous menace d'occupation

 La ville de Goma n’est toujours pas à l’abri des menaces d’occupation de la part de Kigali via ses suppôts congolais qui continuent à développer des velléités d’attaque sur le chef-lieu du Nord-Kivu. Après avoir occupé Goma pendant une dizaine de jours en novembre 2012, la coalition militaire RDF-M23 voudrait rééditer l’exploit comme en témoignent les récentes menaces proférées par les autorités rwandaises et les responsables du M23. Le 4 août, alors qu’une accalmie relative s’observait sur la ligne de front, le président du M23 est monté au créneau pour exprimer l’intention de son mouvement de «  marcher sur Goma » si le gouvernement de Kinshasa ne respecte pas la déclaration du 24 novembre 2012 des chefs d'État de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (Cirgl).

Pour Bertrand Bisimwa, le M23 a respecté sa part d’engagement en se retirant à 20 Km de Goma tel qu’exigé par la Cirgl. Il estime que le gouvernement à qui il a été demandé « d’écouter le M23, d’évaluer et de résoudre les doléances légitimes de ce dernier en tenant compte du rapport de travail déjà accompli par la Cirgl » n’assume pas sa part du contrat. D’où ses nouvelles menaces sur Goma du reste minimisées par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, qui s’interroge comment le M23 pourrait reprendre Goma dans le contexte actuel avec des données qui ont radicalement  changé sur le terrain. « Le gouvernement attend que le M23 reprenne Goma pour s'exprimer », a-t-il renchéri sur une radio locale tout en refusant d’interagir avec un individu alors que l’interlocuteur attitré de l’exécutif national est bel et bien le Rwanda.

Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs sources concordantes font état de la tenue lundi  à la frontière rwando-congolaise d’une séance de travail qui aurait réuni des stratèges militaires du Rwanda et de la rébellion du M23. L’objectif de cette réunion purement stratégique était, d’après des sources, de planifier une nouvelle attaque sur Goma en vue de l’occuper définitivement. Les mêmes sources indiquent qu’une brigade d’occupation est en passe d’être envoyée à Goma afin d’accomplir cette mission. Si jamais cette information se confirmait, il va de soi que le régime de Kigali, déjà accablé par plusieurs rapports des experts onusiens et par ceux des ONG des droits de l’homme parmi lesquels Human Rights Watch, se mettrait à porte-à-faux contre une recommandation du gouvernement américain. Ce dernier qui avait enjoint Kigali à cesser tout soutien militaire au M23 devrait déchanter aujourd’hui face aux nouvelles menaces que brandit le tandem RDF/M23 sur la ville de Goma.

Là-dessus, Lambert Mende s’est voulu plutôt rassurant. Tout en prenant acte de cette information, il croit savoir que des ordres opérationnels devraient dorénavant déjà être donnés aux Fardc pour qu’elles repoussent l’envahisseur jusque dans ses derniers retranchements. Une nouvelle épreuve militaire en perspective pour les forces loyalistes qui, il y a peu, ont démontré leur puissance de feu en récupérant des positions autrefois sous contrôle du M23.