République centrafricaine : la situation demeure chaotique dans le nord du paysMardi 17 Septembre 2013 - 16:49 Le premier bilan fait état d’au moins cent morts lors des violences perpétrées la semaine dernière soit par les soldats de la Seleka, la coalition au pouvoir, soit par des groupes d’auto-défense, partisans de l’ancien président François Bozizé Des informations font état d'arrestations et de détentions arbitraires, d'actes de torture, de violences physiques y compris violences sexuelles, de viols et de tentatives de viol, de vols à main armée, d'extorsions de biens, d'enlèvements, de restrictions de mouvements, de pillages ciblés et d'attaques sur les civils. Des villages et des maisons ont été dans certaines régions, réduits en cendres par des groupes armés. Bien que les écoles aient rouvert dans certaines régions de la République centrafricaine, elles restent fermées dans la plus grande partie du pays. L’accès aux services de santé et aux services essentiels est également très limité. Les femmes et les enfants n’ont souvent pas accès aux soins médicaux et les nouvelles naissances ne sont pas enregistrées. « Le mois dernier, en collaboration avec nos partenaires, nous avons eu un accès limité à certains quartiers de Bangui, ainsi que dans plusieurs régions de République centrafricaine, plus particulièrement Ouham, Batangafo, Bambari, Kaga Bandoro et Mbaiki. Ces visites avaient pour but d’évaluer la situation générale des personnes affectées par l’insécurité récente. Les résultats sont très troublants », a déclaré le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse à Genève. Face à cette situation, les ministres de la Défense des dix pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont tenu, le 16 septembre à Libreville, une réunion sur la crise en Centrafrique. Principaux sujets de discussion, l’envoi de soldats supplémentaires pour sécuriser les populations et parachever les discussions avec l’Union africaine pour le déploiement en Centrafrique, d’une mission internationale de sécurisation du pays, la Misca. Une centaine de soldats du Congo Brazzaville sont déjà arrivés à Bangui pour intégrer la force régionale, dont l’effectif n’a toujours pas atteint les 2.000 soldats requis. Ces troupes compléteront la Fomac. « À présent, les troupes sont au nombre de 1.600 et devraient atteindre les 2.000 requis à la fin de la semaine », a annoncé le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Fomac et de la Micopax, la Mission de consolidation de la paix en République Centrafricaine. Mais il faudra encore attendre pour les troupes supplémentaires accordées par les chefs d’État de la région, qui devraient permettre le déploiement de plus de 3.000 soldats en Centrafrique. Yvette Reine Nzaba |