Olga Prisque Laure Tothaud : « je souhaite davantage mettre en lumière le travail des artisans congolais »Vendredi 27 Novembre 2015 - 14:53 Juste en diagonale de l’arrêt « Marché Plateau », une modeste boutique peinte en blanc avec l’inscription « Souvenir d’Afrique » sert de local à Olga Prisque Laure Tothaud, vendeuse et promotrice culturelle, qui depuis une dizaine d’années est devenue un véritable bazar où abondent de nombreux trésors africains : objets de décorations, bijoux, sacs, tableaux de peinture…. La quarantaine, mère de deux enfants, et d’un petit fils, cette passionnée de l’art souhaite davantage mettre en lumière le travail des artisans congolais très peu visible sur ses étales. C’est par le pire des hasards qu’Olga entre dans le monde des arts. Après l’obtention de son bac, option technique commerciale, celle-ci se lance dans le monde du travail pour subvenir à ses besoins vu qu’elle est dans un ménage et veut surtout mettre en pratique ce qu’elle a appris à l’école. C’est alors qu’elle fait la rencontre d’un expatrié à la recherche d’une vendeuse à temps plein qui s’occupera de sa boutique à son absence. « Une fois dans cette boutique, devant autant de merveilles, j’ai commencé à m’intéresser à tous ces trésors venus des quatre coins de l’Afrique », lance Olga, sourire aux lèvres. Elle décide dès lors de se former par le biais des livres, rencontres et voyages… Des expériences qui lui permettent d’acquérir une certaine connaissance dans le domaine de l’art. Dix ans de riches et intenses moments qu’Olga partage au quotidien avec sa clientèle car dit-elle « j’ai servi des ambassadeurs, artistes de renoms, corps diplomatiques, simples amoureux de l’art… Mon refrain est faire plaisir et faire partager un bon moment à ma clientèle », a reconnu Olga qui est néanmoins consciente que le commerce des œuvres d’arts n’a plus la même renommée qu’il y a quelques années. Cependant, elle ne peut s’empêcher d’être optimiste au regard des amitiés nouées, des partenariats scellés (avec les artisans congolais) et la fidélisation de sa clientèle. « J’aime le contact avec la clientèle, et échanger sur ce qui touche à l’Afrique (blanche ou noire) me donne du bonheur. De plus, je suis heureuse vu que cette période est la meilleure de l’année car je suis submergée par la clientèle avec l’approche des fêtes de fin d’année. Ce même engouement je le retrouve au moment de la Saint Valentin ou de la pâques. Bref c’est comme dans tous les métiers ; il y a des hauts et des bas ». Souvenir d’Afrique, comme l’enseigne l’indique est une espèce de case d’Alibaba où l’on retrouve des objets d’arts de tous les horizons : Afrique de l’ouest, Madagascar, Maroc, Sénégal, Afrique du sud, Rdc, Congo… Olga connait le parcours, l’historique de chaque objet d’art et se fait une joie de transmettre son savoir à sa clientèle « les clients sont très curieux, ils veulent savoir ce que représente ce qu’ils achètent et grâce à leur intérêt pour les objets que je vends, je fais des recherches, je m’informe ou discute avec d’autres passionnés de l’art », explique la promotrice qui espère élargir le travail des artisans congolais. « Nous avons une belle palette d’objets d’art venue de part et d’autre d’Afrique. Au niveau de Brazzaville, nous travaillons et nous nous approvisionnons auprès des artistes de la place. Notre ambition est d’élargir ce marché au niveau de l’artisanat local ». Dix ans déjà qu’elle roule sa bosse dans cet univers. La promotrice ne manque aucune manifestation culturelle (expositions, théâtre, cinéma..) pour discuter, échanger et partager sur sa passion. « Il est vrai que nos clients potentiels sont des expatriés, le congolais achètent certes mais faiblement, ce n’est même pas une question de bourse car nous avons des articles à 500 FCFA et bien évidemment d'autres qui sont plus chers. S’ils achètent nos articles c’est pour les offrir en cadeau mais n’en font pas un usage personnel ». Dévouée, Olga pense que « les artisans produisent en très faible quantité et n’ont pas vraiment l’esprit de créativité. En même temps dit –elle, « je comprends tout à fait que la matière première coute chère mais pour ce qui est de la qualité, ils devraient plus s’investir afin que leur travail soit plus aboutit car l’art est certes une œuvre de l’esprit mais il doit aussi faire intervenir le beau. C’est pour cela que les artisans devraient mieux être structurés, pour leur permettre d’élargir leur renommée ». Enfin, la promotrice envisage dans les prochaines années suivre une formation dans ce secteur et compte bien se déployer corps et âme afin de faire valoir l’art africain et surtout de promouvoir le travail des artisans congolais en particulier. « Nous avons des œuvres d’art enfouies dans nos départements et qui ne demandent qu’a être connues. C’est pour cela qu’il est important d’organiser régulièrement des foires populaires qui rendront visibles le travail de nos artisans ».
Berna Marty Légendes et crédits photo :Photo 1: Prisque Laure Tothaud, vendeuse et promotrice culturelle
Photo 2: Des objets de la boutique Souvenir d’Afrique
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