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4-Mars : il restera la facture sociale

Lundi 9 Septembre 2013 - 18:15

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Après cinq semaines d’audiences, le procès sur la tragédie du 4-Mars a rendu son verdict. L’attente a été longue puisqu’il a fallu en tout une année et demie pour que la procédure judiciaire connaisse son épilogue. Que retenir du déroulé de cette affaire qui a mobilisé l’attention de l’opinion congolaise depuis son éclatement en 2012 ?

Par delà les délibérations sur les chefs d’accusation que la justice a passés en revue durant ces assises, les Congolais retiennent une chose : à quelque niveau de responsabilité que l’on se trouve, chacun devrait remplir sa tâche avec responsabilité et esprit de suite, en gardant en tête qu’une négligence, même bénigne, qu’un détail chaque fois oublié peuvent se muer en délits d’habitude et avoir pour effet, à la longue, de provoquer des ravages de l’ampleur d’un tsunami.

Tout au long du procès, d’après les déclarations des uns et des autres, il a été noté cette sorte d’accumulation d’insouciances notoires, d’oublis coupables, d’amalgames incompréhensibles et de laisser-faire plus ou moins avisés. Il est ressorti qu’en terme de la chaîne de décisions, les maillons de celle qui devait prévenir l’apocalypse de l’autre dimanche, il y a un an, furent pour l’essentiel rouillés, sinon rompus.

Rappelons-nous le cri de scène des Super Boboto (SBB), un orchestre très en vue dans les années 1970-80 : « Ébonga ébonga tè, toujours meilleur ». Traduire : « Que cela marche ou pas, nous sommes toujours les meilleurs. » Presque la voie ouverte à l’incurie, et Dieu seul sait si plusieurs administrations, à travers le pays, ne vivent pas au rythme du « Ébonga, ébonga tè… ». Les résultats peuvent, hélas, être catastrophiques !

Par ailleurs, la justice ayant dit son mot, il restera celui de la société, tout naturellement au sujet de cette facture sociale qui succède à la fracture des corps et des vies créée par la tragédie. L’État congolais avait évidemment pris les choses en main dès le départ. Avec l’appui de partenaires extérieurs venus à son secours, il est parvenu à apporter de l’aide aux victimes, à soulager les familles éplorées, à s’occuper de ceux ou de celles qui furent arrachés à l’affection des leurs. Il a encore de nombreux défis à relever au regard des attentes des sinistrés et de l’immensité de la tâche.

Dans son message sur l’état de la nation, le 12 août dernier, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso,  appelait au dialogue avec ces compatriotes pris dans les tourments du drame de Mpila. Il est indispensable que les équipes chargées de conduire ces concertations se mettent au travail ; qu’elles saisissent cette opportunité pour ouvrir avec les hommes et les femmes concernés un débat qui leur apportera la solution voulue, mais une solution concertée ; qu’à leur tour, ces derniers ne rejettent pas sans ménagement la demande de dialogue formulée par les pouvoirs publics. C’est à ce prix que les cœurs endoloris, qui peuvent à tout moment céder au désespoir et même au chantage, trouveront l’apaisement.

Gankama N'Siah

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Édition Quotidienne (DB)

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